8 mois avant les JO
Rio de Janeiro : l'état d'urgence décrété pour le système de santé
Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro a déclaré l'état d'urgence de son système de santé, à huit mois du début des Jeux Olympiques.
A Rio de Janeiro, les Jeux Olympiques se préparent dans un contexte tendu. A huit mois du premier coup de sifflet de la compétition mondiale, qui démarrera le 5 août, le gouverneur de Rio de Janeiro a officiellement déclaré l’état d’urgence du système de santé dans l’Etat brésilien.
Pénurie
Les baisses de budget dans les hôpitaux publics et privés ont en effet mené à la fermeture de nombreux services et infrastructures, y compris parmi les plus prestigieuses. Dans certains hôpitaux, les salaires des praticiens n’ont pas été versés depuis quatre mois. Les centres, saturés, viennent à manquer de tout – équipement, main d’œuvre, médicaments…
Ces derniers temps, les médias brésiliens se sont ainsi fait l’écho de situation alarmantes, tel que le cas d’une femme enceinte qui a dû accoucher sur le trottoir d’un hôpital, faute de place à l’intérieur de l'établissment. La chaîne de télévision Globo a quant à elle montré des images de l’Hôpital Getulio Vargas, dont un écriteau, affiché sur les portes, indique que seuls les patients à risque de décès pourront être pris en charge.
Epidémie de Zika
Le gouverneur, Luiz Fernando Pezão, appelle les autorités fédérales à débloquer rapidement des fonds, et pointe les dangers de ces failles profondes dans le système de santé. En effet, les experts alertent depuis quelques mois sur l’émergence d’une épidémie Zika, notamment chez les femmes enceintes. Le virus n’a fait son apparition en Amérique du Sud que depuis une année.
Dans la presse, des médecins disent craindre pour la santé de la population de Rio de Janeiro, ainsi que pour celle des touristes qui afflueront à l’occasion des Jeux Olympiques. Celle-ci ne pourra être assurée si le système de santé poursuit sa faillite.
L’état d’urgence, qui durera 180 jours, prévoit de débloquer une première enveloppe de 45 millions de reais (10 millions d’euros) pour les hôpitaux de l’Etat. Le gouverneur estime que 350 millions de reais sont immédiatement nécessaires pour réhabiliter les services qui ont fermé leurs portes.
« Nous traversons une situations très difficile, probablement la plus difficile de tous les Etats brésiliens, a indiqué Luiz Fernando Pezão. Mais nous comptons sur le gouvernement fédéral, la présidente Dilma Rousseff et tout un chacun pour sortir l’Etat de cette situation ».