Preuve de concept

Drones : ils pourraient faciliter le transport des analyses biologiques

Transporter les échantillons sanguins par drone, c’est rapide et ça marche. Une étude démontre que cette approche est réalisable.

  • Par Julie Levallois
  • DAVID CRIGGER/BHC/AP/SIPA
  • 30 Jul 2015
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    Après les pigeons voyageurs, les drones. Une étude parue dans PLOS One démontre que transporter les échantillons de sang par avion autopiloté, en vue d’un test en laboratoire, ne dégrade pas la qualité des prélèvements. Cela pourrait même s’avérer très utile pour les cliniques et les professionnels de santé qui sont très isolés.

    Cette étude s’est déroulée aux alentours de la très sérieuse université Johns-Hopkins, située à Baltimore (Maryland, Etats-Unis). Le pathologiste Timothy Amukele et l’ingénieur Robert Chalmers se sont associés pour une expérience rafraîchissante. Ils ont prélevé le sang de 56 volontaires en bonne santé, à raison de 6 échantillons chacun. Les prélèvements ont ensuite été transportés, par voiture, jusqu’à un site de vol situé à une heure de route de l’université, par 20 °C de température ambiante.

    La moitié des échantillons a été empaquetée pour un transport par drone pendant 6 à 38 minutes. L’autre moitié a été rapatriée en voiture jusqu’à l’université Johns-Hopkins. « Les échantillons biologiques peuvent être très sensibles et fragiles », pensait alors Timothy Amukele. L’accélération soudaine des drones est un motif d’inquiétude particulier. « De tels mouvements peuvent détruire les cellules sanguines, ou accélérer leur coagulation, et j’ai pensé que tous les types de tests sanguins pourraient être affectés. Mais notre étude montre que ce n’est pas le cas. »

    Respecter la législation

    33 tests ont été réalisés sur les différents échantillons sanguins. Le fait qu’ils aient été transportés par drone ou non ne change pas le résultat. Seul l’un d’entre eux, qui détecte le dioxyde de carbone, présente des différences. Elles pourraient s’expliquer par le délai de 8 heures entre le prélèvement et le test. « La manière idéale de réaliser le test serait de transporter le sang par les airs immédiatement après l’avoir prélevé, sourit Timothy Amukele, mais ni l’Administration Aérienne Fédérale (FAA), ni Johns-Hopkins n’apprécierait que les drones volent autour de l’hôpital. »

    Les résultats des examens sanguins ne sont donc pas perturbés par le voyage en drone. Une bonne nouvelle, puisque certaines zones sont très isolées et à plusieurs kilomètres d’un laboratoire d’analyses biologiques. « Un drone peut parcourir 100 km en 40 minutes. Il coûte moins cher qu’une moto, ne pâtit pas des bouchons, et la technologie existe déjà pour programmer un retour du drone à la « maison », avec des coordonnées GPS, comme un pigeon voyageur », avance Timothy Amukele. Le transport dans des zones habitées, en revanche, devra respecter les différentes lois en vigueur.

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