Etude britannique

La rage tue encore 160 personnes par jour

Pour lutter efficacement contre la rage, qui tue chaque année plus de 59 000 personnes dans le monde, des chercheurs britanniques préconisent la vaccination des chiens domestiques.

  • Par Dilan Fadime Yavuz
  • Vadim Ghirda/AP/SIPA
  • 21 Avr 2015
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    La rage n'est pas une maladie du passé. Chaque jour, dans le monde, 160 personnes meurent de cette affection qui pourrait être évitée. D'après une étude publiée dans la revue Public Library Of Science, par des chercheurs de l'université de Glasgow, les coûts liés à la rage s'élèvent à près de 8 milliards d'euros par an dans les pays d'Asie et d'Afrique en développement.
    Les scientifiques estiment qu'il serait tout à fait possible de remédier à cette situation si des efforts étaient consentis sur la vaccination des chiens domestiques. En effet, plus de 99 % des infections chez l'homme sont transmises par des animaux de compagnie contaminés.

    Une meilleure coordination

    Pour mener ces travaux, les scientifiques ont calculé, pays par pays, les coûts engendrés par la prévention et le contrôle de la rage, les vaccins antirabiques, la surveillance et les pertes de bétail dues au virus, ainsi que les infections chez l'Homme. L'équipe, dirigée par le docteur Katie Hampson, révèle que la vaccination des chiens domestiques ne représente à ce jour que 121 millions d'euros d'investissement, soit 1,5 % des pertes financières causées par la rage.


    Par ailleurs, les chercheurs soulèvent que c'est l'absence de concertation entre les pays touchés par la rage qui provoque un gaspillage des efforts mis en place. Ils recommandent donc une meilleure coordination, mais surtout une vaccination en amont, « sur le modèle des pays développés », expliquent-ils. Grâce à cette mesure, les décès pourraient être limités, mais également « les coûts liés à la prise en charge des malades et les pertes économiques dues à l'impossibilité pour ces derniers de travailler ».


    Les chercheurs estiment donc qu'une vaccination de masse des chiens domestiques pourrait éliminer la maladie à la source, ce qui réduirait le coût des traitements et préviendrait la mortalité dans les communautés à risques. L'Asie concentre à elle seule près de 60 % des décès dus à la rage dans le monde contre un peu moins de 3 % pour l'Afrique.

    Des symptômes neuropsychiatriques

    La rage est une maladie virale qui se transmet par morsure, griffure ou léchage d'un animal contaminé. L'Institut national de veille sanitaire (InVS) rappelle qu'il faut « vacciner (vaccin-traitement et non vaccin-prévention) AVANT l'apparition des premiers symptômes : hydrophobie, hallucinations, insomnies, délires ». Lorsque le virus gagne le cerveau et provoque une grande production de salive et de larmes, la mort du sujet est irrémédiable.
    D'après l'Institut Pasteur, près de 4 100 personnes suspectées d'avoir été en contact avec le virus en 2011 ont reçu un traitement post-exposition.

    Un cas en France en 2013

    En avril 2013, un homme est mort de la rage en Île-de-France, il avait contracté la maladie au Mali. Entre 1970 et 2003, vingt personnes sont mortes en France. Plus de 80 % d'entre elles étaient infectées au retour d'un voyage en Afrique (Maghreb et Afrique noire). Dans neuf cas sur dix, des chiens étaient incriminés et des enfants les premiers touchés.
    L'InVS rappelle qu'en France, « le dernier cas de rage humaine d’origine autochtone date de 1924 et les observations de rage humaine importée restent néanmoins rares ».

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