Greffe exceptionnelle au CHU de Rennes

Une mère sauve son fils en lui donnant une partie de son foie

En janvier dernier à Rennes, une femme a sauvé la vie de son fils en lui faisant don d'un quart de son foie. Une intervention très rare en France, qui compte peu de donneurs vivants. 

  • Par Léa Drouelle
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 18 Avr 2015
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    En janvier 2015, les médecins du CHU de Rennes ont procédé à une « une intervention exceptionnelle en prélevant et en greffant seulement un quart de foie pour sauver un jeune patient atteint d’une tumeur cancéreuse », annonce un communiqué publié jeudi 16 avril sur le site de l’hôpital.

    12 heures d’intervention

    Le patient en question s’appelle Nicolas. Âgé de 31 ans, il souffre de cholangite sclérosante, une forme rare de pathologie hépatique qui détruit progressivement le foie et favorise l’éclosion de cancers. En 2013, les médecins détectent une tumeur au niveau de son foie, trop volumineuse pour être retirée. Seule solution pour Nicolas : se faire greffer un nouveau foie. Ses deux parents décident alors de se proposer comme donneurs. Son père n’étant pas compatible, seule sa mère est autorisée à faire don de son organe. Mais les médecins n’ont pas respecté la procédure habituelle, qui consiste à retirer la moitié de l'organe et n'en ont prélevé que le quart. Retirer une plus grosse partie aurait pu mettre la vie de la donneuse en danger. Les deux interventions qui au total ont duré 12 heures (5 h pour le prélèvement et 7h pour la greffe) ont mobilisé une vingtaine d’acteurs mais se sont déroulées sans complication.

    13 prélevements d'organes sur des donneurs vivants en 2013

    En France, la greffe de foie est loin d’être un cas isolé puisque selon un rapport 2013 de l'Agence de la biomédecine, "l’activité cumulée de greffe hépatique est de 2215". En revanche, toujours selon le même document, il est beaucoup moins courant que ces organes soient prélevés sur une personne vivante puisque seulement 459 greffes hépatiques ont été réalisées selon cette modalité depuis 1998. En 2013, seules 13 interventions de ce type ont eu lieu.

    Dans le cas de Nicolas, l’évènement est encore plus inhabituel puisque, comme l’explique le Pr Karim Boudjema qui a dirigé les opérations, le fait de greffer uniquement un quart d’organe représente une intervention «  tout à fait exceptionnelle par la rareté et la minutie qu’elle exige ». Aujourd’hui, Nicolas est en bonne santé et au bout de deux mois, est parvenu à retrouver une vie normale. Sa mère quant à elle, a pu quitter l’hôpital 6 jours après le prélèvement.

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