Menace de sanctions

Consultation à 25 euros : bras de fer avec l'Assurance maladie

Pour le patron de l'Assurance maladie, l'appel du syndicat MG France à pratiquer unilatéralement une hausse de 2 euros du tarif de la consultation n'est suivi que par « un nombre très restreint de généralistes. »

  • Par la rédaction
  • GILE/SIPA
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  • 07 Avr 2015
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    Depuis plusieurs jours, les membres du syndicat de généralistes MG France appellent tous les médecins de secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) à augmenter le tarif de leur consultation de deux euros. Chez ces praticiens, celle-ci est donc passée de 23 à 25 euros, comme chez les spécialistes. « Cette différence est injuste et n’a aucun fondement. Elle participe au manque d’attractivité de la médecine générale, en particulier en secteur 1. Elle pousse à s’expatrier vers des pays où les consultations sont mieux valorisées, et où les médecins peuvent s’offrir un secrétariat et des locaux », pense le Dr Claude Leicher, président de MG France. Un argument qui ne convainc pas tout le monde, si l'on en croit l'entretien de Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, accordé au Quotidien du Médecin

    "Un phénomène très limité, mais inacceptable"
    « Depuis une semaine, nous n'avons relevé que quelques centaines de surcotations concentrées sur un nombre très restreint de médecins », a-t-il indiqué, ajoutant que « si le phénomène reste très limité, il n'en est pas moins inacceptable. »
    Par ailleurs, le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) a rappelé aux médecins qu'un tel geste pénalisait les assurés « qui ne seront évidemment pas remboursés sur la base de 25 euros. »


    Des pénalités financières prévues par la loi

    Alors, pour tenter de faire plier ces médecins rebelles,  le responsable a déjà prévenu fin mars que la Sécurité sociale n'accepterait pas de « pratiques tarifaires illicites, il est normal qu'il se passe quelque chose quand un médecin s'affranchit sciemment des règles », rajoutait-il. Résultat, « après une étape de dialogue et de rappel des règles, notre responsabilité sera d'appliquer les pénalités financières prévues par la loi », conclut Nicolas Revel.
    « J’attends de voir ça, a d'ores et déjà répondu Claude Leicher pour qui « il y a aura des menaces et de la bagarre sur le champ conventionnel. Mais cela ne nous effraie pas. »

    Les syndicats de médecins réclament depuis plusieurs mois une revalorisation de leurs tarifs, qui doivent faire l'objet d'une négociation avec l'assurance maladie en 2016. Les généralistes de la CSMF, regroupés sous la branche UNOF-CSMF, et le syndicat des médecins libéraux SML, ont appelé de leur côté à augmenter le tarif de la consultation, pour qu'elle atteigne 31 euros.

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