Etude PLOS One

Less victimes de violences conjugales plus exposées aux SIDA

Les femmes victimes de violences conjugales ont un accès réduit aux méthodes de contraception, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles.

  • Par la rédaction
  • PureStock/SIPA
  • 01 Avr 2015
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    C’est une double peine. Pour les femmes victimes de violences domestiques, l’accès à un moyen contraceptif, notamment le préservatif, reste encore très entravé. Du coup, elles sont davantage exposées aux infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées. Tel est le triste constat d’une étude mondiale publiée par la revue PLOS One.

    Avortements et VIH chez les femmes maltraitées
    Les chercheurs ont passé en revue onze études d’envergure menée entre 1980 et 2013 sur les moyens de contraceptions des femmes victimes de violences domestiques (physiques et sexuelles). La plupart des travaux ont été réalisés aux Etats-Unis, mais aussi en Inde, en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Nicaragua.

    « Nous voulions comprendre pourquoi les femmes victimes de violences conjugales présentent des taux d’avortement et de contamination au VIH supérieurs au reste de la population », écrivent les auteurs de l’étude. En Afrique, rappellent-ils, ces femmes ont trois fois plus de risques de contracter le virus, selon l’OMS. Or, l’étude suggère bien plus qu’un simple effet d’association.

    Des moyens de contraception « invisibles »
    En effet, les violences conjugales seraient bel et bien la cause d’un accès limité à la contraception, et notamment au préservatif. Ainsi, les interrogatoires menés au cours de ces essais ont permis de constater que les femmes maltraitées favorisent, quand elles le peuvent, des moyens de contraception « invisibles », qu’elles n’ont pas à négocier avec leur partenaire - stérilet, piqûres contraceptives, stérilisation. Ce qui explique leur plus grande vulnérabilité aux infections sexuellement transmissibles.

    Les auteurs de l’étude appellent donc à revoir les stratégies déployées pour améliorer l’accès à la contraception des femmes. « Nous ne sommes pas parvenus à atteindre ce public », expliquent-ils. Par exemple, il peut arriver que les associations proposent des rendez-vous en présence des deux conjoints, alors même qu’il faudrait en priorité vérifier que la femme ne soit pas victime de violences avant d’intégrer l’homme dans son parcours de soins.

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