Fonctions cognitives

Le niveau social influe sur la structure du cerveau de l'enfant

La situation socio-économique des foyers aurait une influence sur le cerveau des enfants. C’est la première étude prouvant cette corrélation indépendamment des facteurs génétiques.

  • Par Antoine Bonvoisin
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  • 30 Mar 2015
  • A A

    Le développement de notre cerveau serait-il lié à la position sociale de nos parents ? C'est en tout cas ce que pensent avoir mis en évidence des scientifiques du Saban Research Institute et du Columbia University Medical Center dans une vaste étude publiée dans Nature Neuroscience le 30 mars.

    Les auteurs ont utilisé des données recueillies auprès de plus de 1000 jeunes âgés de 3 à 20 ans, afin de mettre en évidence des liens entre le niveau de scolarité, la profession, les revenus des parents, et le développement de leur cerveau.
    Plus les niveaux de revenus des familles et d’éducation des parents sont élevés, et plus le développement de structures cérébrales impliquées dans la mémoire, le langage, et les fonctions exécutives, qui désignent des processus cognitifs de haut niveau comme la planification ou la capacité de jugement, est important chez les jeunes.

    Les auteurs précisent qu’en aucun cas il ne faudrait croire que la situation socio-économique d’une famille conduit inexorablement à tel ou tel développement cérébral. Cette position est illustrée par le fait qu’il existe dans leurs résultats une très forte variabilité des structures du cerveau pour tous les niveaux socio-économiques, même chez les enfants les plus défavorisés.
    Des études précédentes ont déjà montré une relation entre le niveau socio-économique et les fonctions neurocognitives des enfants, telles que la mémoire, le langage, le contrôle du comportement et les processus socioaffectifs. Mais c'est la première étude du genre à mettre en évidence ce genre de corrélation indépendamment de l'hérédité; les auteurs ayant supprimé le facteur génétique dans leurs analyses.

     

    De nombreux scientifiques en sciences sociales et en neurosciences estiment que les politiques de réduction de la pauvreté pourraient avoir un impact sur le fonctionnement du cerveau des enfants et le développement cognitif. Les auteurs de la présente étude ajoutent que les recherches sur le sujet permettront d'identifier des biomarqueurs, afin de mener des interventions auprès des populations et in fine de réduire efficacement les disparités économiques et sociales.

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