Blessures plysiques, santé mentale fragile
Les enfants de militaires au combat subissent les effets collatéraux
Selon une étude américaine, les enfants, dont les parents militaires ont été déployés plusieurs mois, seraient vicitmes de maltraitance et de troubles mentaux.
Les enfants de militaires seraient-ils les victimes collatérales des atrocités de la guerre ? C'est en tout cas ce que suggère une étude récente publiée dans The Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry qui rapporte que les enfants de soldats envoyés sur des zones de combat seraient moins bien traités que ceux dont les parents n'ont pas été en déploiement.
Une santé mentale plus fragile
Pour parvenir à cette conclusion, des scientifiques américains de l'Uniformed Services University of the Health Sciences (Maryland) ont analysé l'utilisation des soins de santé de 487 460 enfants de militaires en service actif au cours des années 2006-2007 âgés de 3 à 8 ans.
Parmi eux, 58 479 (12 %) avaient vécu le déploiement d'un parent, et 5 405 (1 %) avaient eu un parent blessé pendant cette période.
Et par rapport aux enfants dont les parents n'ont pas été déployés, ces enfants avaient un taux de visites pour des soins de santé mentale 9 % plus élevé. Parmi eux, beaucoup présentaient des trouble de déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH), mais aussi de l'anxiété ou des changements de l'humeur.
Soldats blessés, enfants traumatisés ?
Pour l'équipe, ce constat indique que des problèmes plus larges de santé mentale pourraient intervenir à l'avenir chez ces enfants traumatisés. Ils insistent donc sur nécessité de mettre en place davantage d'outils de prévention, et plus de soins intensifs « mais sur le long terme. »
Pire encore, durant la période post-déploiement, les enfants de parents blessés avaient un taux 82 % plus élevé de visites de soins de santé mentale par rapport aux enfants dont les parents n'ont pas été déployés. Le taux tombe à + 67% par rapport aux enfants de déployés dont les parents en étaient sortis indemnes.
Des enfants davantage maltraités
Par ailleurs, dans la période post-déploiement, les enfants avaient un taux de 7 % plus élevé de visites pour blessures physiques par rapport aux autres enfants. Il s'agissait essentiellement de plaies ouvertes et de blessures superficielles. Plus grave, ces chercheurs ont aussi rapporté des cas de fractures, de contusions, ou encore des blessures intracrâniennes.