Paris Med’
Le plan de Paris pour attirer des jeunes médecins
15 000 euros pour financer les travaux d’aménagement des nouveaux professionnels de santé. C’est la mesure de la Ville de Paris pour lutter contre la désertification de médecins en secteur 1.
Paris, désert médical à venir ? D’ici 2020, notre capitale pourrait bien perdre la moitié de ses professionnels de santé qui ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires. La Ville espère bien ne pas en arriver là. Un dispositif de subvention à l’installation, « Paris Med’ » (1), sera soumis au prochain Conseil de Paris.
« En 2014, le nombre de généralistes qui se sont installés en libéral à Paris se compte sur les doigts des deux mains, tandis que le départ en retraite des médecins pourrait faire que, d’ici à cinq ans, certains arrondissements perdent jusqu’à 50 % de leurs praticiens en secteur 1 », explique dans un communiqué Bernard Jomier, adjoint à la Maire en charge de la santé, du handicap et des relations avec l’AP-HP.
Jusqu'à 350€/m2 de loyer
Le dispositif Paris Med’, s’il est adopté au Conseil de Paris, proposera une subvention à l’installation. Les bénéficiaires recevront jusqu’à 15 000 euros pour leurs travaux d’aménagement et/ou d’équipement. L’objectif : inciter les jeunes professionnels de santé à s’installer dans la capitale. Car les difficultés sont réelles.
« A Paris, la création d’un cabinet médical est confrontée à 2 difficultés spécifiques : le faible nombre de biens adaptés ou adaptables aux nouvelles conditions d’exercice médical et le coût de la location, parfois prohibitif, supérieur à 350€/m2 (alors que le prix de la consultation en secteur 1 reste le même sur l’ensemble du territoire) », déplore le Dr Loïc Tirmarche, généraliste à Paris, dans un communiqué.
La subvention n’est bien sûr pas sans contrepartie. Les bénéficiaires s’engagent à rester en secteur 1, c’est-à-dire qu’ils ne pratiqueront pas de dépassement d’honoraires, pendant au moins trois ans. Ils devront aussi mener des actions de santé publique sur le territoire parisien. « Paris Med’ s’adresse aux médecins généralistes, pivots du dispositif mais aussi aux pédiatres, sages-femmes, ophtalmologistes, gynécologues, psychiatres et tous les professionnels de santé paramédicaux, comme les infirmiers-ères, les kinésithérapeutes, etc… », détaille Bernard Jomier.
Le dispositif sera dirigé en priorité vers les zones déficitaires et fragiles et les quartiers que l’Agence Régionale de Santé (ARS) aura défini comme prioritaires.
(1) Le dispositif Paris Med' a été élaboré avec l'Agence Régionale de Santé (ARS), la Caisse Primaire d'Assurance maladie de Paris (CPAM 75), le Conseil Départemental de l'Ordre des médecins, la Région Île-de-France et les Départements de médecine général des universités de la ville de Paris.