Intoxication

Plantes sauvages : attention à ne pas confondre l'ail des ours et le colchique

L’Anses et les Centres antipoison mettent en garde les promeneurs : la cueillette de plantes sauvages peut conduire à des confusions entre les végétaux comestibles et les toxiques comme c’est le cas avec l’ail des ours et le colchique.

  • Lemanieh/istock
  • 08 Avr 2025
  • A A

    Ces premières belles journées de 2025 se prêtent parfaitement aux balades dans les sous-bois… Il peut alors être tentant de chercher des plantes sauvages cosmétiques pour agrémenter ses plats de saveur printanière comme l’ail des ours (Allium ursinum) ou encore le poireau sauvage (Allium polyanthum). Mais l’ANSES appelle à la prudence. Ces deux végétaux cosmétiques peuvent être confondus avec le colchique qui est pour sa part toxique.

    Entre 2020 et 2022, 28 cas de confusion ont été enregistrés par les Centres antipoison.

    Intoxication au colchique : 2 décès entre 2020 et 2022

    Les intoxications à le colchique avaient eu lieu entre mars et mai, avec un pic en avril, principalement en région Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Et elles ne sont pas seulement bénignes, on compte deux morts entre 2020 et 2022.

    Pour les autres cas, la moitié des personnes intoxiquées ont souffert de diarrhées ou de vomissements persistants. De plus, quatre patients ont présenté des symptômes sévères pouvant menacer le pronostic vital comme des troubles digestifs, hépatiques et hématologiques graves.

    "La gravité de l’intoxication est fonction de la quantité de feuilles ingérées, de la concentration très variable de colchicine présente dans la plante, et de l’association avec certains médicaments courants (antibiotiques de type macrolides…) qui peuvent accroître notablement le risque toxique", prévient l’ANSES dans son communiqué.

    Selon les centres antipoison, la moitié des consommateurs malades avaient préparé les feuilles ramassées en sauce pesto, les autres les avaient mangées en salade, poêlée ou quiche.

    Ail des ours et colchique : comment les distinguer ?

    Les deux plantes poussent au printemps dans les mêmes sous-bois. Mais seul l'ail des ours est comestible. Elle mesure de 15 à 40 cm à maturité. À la différence du colchique, elle a une odeur caractéristique d'ail, notamment lorsque l’on froisse ses feuilles. “Ses fleurs en forme d’étoile et son bulbe allongé sont de couleur blanche. Les feuilles sont plus ou moins brillantes, ovales et pointues, portées par des tiges. Cette plante pousse souvent en grands tapis dans les sous-bois frais, les fonds de vallons ombragés et humides ou le long des ruisseaux”, précise l’ANSES. Sa période de récolte se termine avec les premières fleurs.

    Si le colchique a une “silhouette” similaire à celle de l’ail des ours, ses feuilles sont plus rigides et sans tige. Elles ont également un bout arrondi et semblent sortir directement du sol. De plus, le bulbe est rond et foncé. L’élément le plus distinctif de l’ail des ours est ses fleurs. Elles sont mauves. Mais elles n’apparaissent qu’à l’automne, soit après les plantes comestibles. "Ce qui peut faciliter la confusion des feuilles de ces trois plantes ramassées au printemps avant leur floraison", précise l’organisme sanitaire, rappelant que toutes les parties du colchique sont toxiques.

    "Au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes notamment digestifs dans les heures suivant la consommation d’un plat avec de l’ail des ours ou du poireau sauvage, contactez immédiatement un centre antipoison ou consultez un médecin", ajoute l’ANSES. Si la personne malade présente des signes de détresse grave (coma, détresse respiratoire…), il faut appeler directement le 15.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF

    -----