Réanimation cardiopulmonaire
Arrêt cardiaque : plus tôt on fait les gestes de premiers secours, mieux c’est
Plus tôt un témoin d’un arrêt cardiaque commence la réanimation cardiopulmonaire, plus les fonctions cérébrales de la victime sont protégées et ses chances de survie importantes.
En Norvège, Autriche ou Allemagne, 8 personnes sur 10 sont formées aux gestes de premiers secours, tandis qu’en France, seulement 40 % de la population les a appris, selon la Croix-Rouge. Ce faible taux est préoccupant au vu des résultats d’une étude qui sera présentée au symposium scientifique sur la réanimation de l'American Heart Association les 16 et 17 novembre prochains.
En effet, des travaux américains montrent que plus tôt un témoin intervient lors d’un arrêt cardiaque, meilleures sont les chances de sauver la vie de la victime et de protéger ses fonctions cérébrales. Et cela jusqu’à 10 minutes après l’incident.
Massage cardiaque : l’intervention augmente les chances de survie
Pour évaluer plus précisément les chances de survie des personnes dont le cœur s’est stoppé, les chercheurs ont analysé les dossiers de près de 200.000 victimes d'arrêt cardiaque hors de l'hôpital. Ces incidents avaient eu lieu aux États-Unis de 2013 à 2022. Les analyses ont montré que les patients ayant eu un arrêt cardiaque à domicile ou en public ont de meilleures chances de survie et moins d’impact sur leur cerveau, s'ils ont bénéficié d’une réanimation cardiopulmonaire d’un secouriste non professionnel jusqu’à dix minutes après de l’incident.
Et plus le massage commence rapidement, moins les complications sont sévères. En effet, les malades ayant profité d’une réanimation cardiopulmonaire dans les deux minutes suivant leur arrêt cardiaque extrahospitalier, avaient 81 % plus de chances de sortir de l’hôpital et 95 % plus de chances de ne pas avoir de lésion cérébrale significative par rapport aux personnes n’ayant pas bénéficié des gestes qui sauvent. Les taux étaient respectivement de 19 % et 22 % pour les personnes ayant reçu les premiers secours dans les 10 minutes. Ce qui reste de meilleurs résultats que les victimes n’ayant pas bénéficié de réanimation cardiopulmonaire avant la prise en charge par des professionnels de santé. En effet, seulement 12 % d’entre eux ont pu quitter l’hôpital et 9 % ont survécu sans lésions cérébrales importantes ni handicaps majeurs.
Arrêt cardiaque : agir le plus rapidement possible
Pour les chercheurs, leurs travaux montrent qu’il est important de former les gens aux gestes de premiers secours. "Ces résultats soulignent l’importance cruciale d’une intervention rapide en cas d’urgence. Ils suggèrent que nous devons nous efforcer d’apprendre à davantage de personnes comment pratiquer la réanimation cardiopulmonaire, et nous devons également mettre l’accent sur les moyens d’apporter de l’aide plus rapidement aux personnes victimes d’un arrêt cardiaque", explique le Dr Evan O'Keefe du Saint Luke's Mid America Heart Institute et de l'Université du Missouri-Kansas City.
Le premier auteur de l’étude ajoute dans son communiqué : "Cela pourrait inclure des programmes de formation à la réanimation cardiopulmonaire plus répandus, ainsi qu’un meilleur accès du public aux défibrillateurs externes automatisés et des systèmes de répartition améliorés." Les auteurs assurent que la réactivité peut sauver des vies. "Le temps est essentiel lorsqu’un arrêt cardiaque survient, et les interventions tardives peuvent être aussi inefficaces que l’absence d’intervention. L’éducation et l’autonomisation de la communauté sont essentielles pour que nous puissions sauver des vies", ajoute Dr Anezi Uzendu de l’American Heart Association.