Alerte
Sédentarité en France : des cardiologues tirent la sonnette d'alarme
A l'origine de nombreux problèmes de santé, la sédentarité continue de progresser au sein de la population française.
La Fédération française de cardiologie (FFC) vient de présenter les résultats "alarmants" de son Observatoire sur l’activité physique et les comportements sédentaires des Français.
Sédentarité : "elle augmente chez les jeunes adultes"
"Avec 5,7h en moyenne, la sédentarité continue de progresser au sein de la population française", peut-on lire dans le résumé. "Dans le même temps, 41 % des Français pratiquent une activité physique ou sportive insuffisante, soit moins de 2 heures par semaine", poursuit le texte.
"Ce sont des habitudes difficiles à modifier, puisque 84 % des personnes qui ne pratiquent pas d’activité physique ou sportive régulière n’envisagent pas de s’y mettre dans un futur proche", déplorent les auteurs de l’enquête. "Le temps long (> 5h30) passé assis augmente particulièrement chez les jeunes adultes âgés entre 18 et 24 ans, qui passent en moyenne 7,1h par jour assis", soulignent-ils.
Comment expliquer ces chiffres ? "La sédentarité est favorisée quotidiennement par l’accumulation de temps assis pendant les transports, puis au travail, à table et jusqu’à nos moments de détente", répond la Fédération française de cardiologie. "Elle s’est développée dans notre quotidien au détriment du temps en mouvement et concerne tout autant les personnes insuffisamment actives physiquement que les actifs eux-mêmes !" ajoute-t-elle.
Sédentarité : quels impacts sur la santé ?
Quels sont les effets de la sédentarité sur la santé ? Lorsque l’on passe la plus grande partie de son temps assis ou allongé sans pratiquer d'activité physique, le corps ne brûle pas assez de calories et n’élimine pas les déchets ou toxines comme il le devrait. "Cela peut entraîner une prise de poids et un risque accru de développer des maladies chroniques telles que le diabète, les pathologies cardiaques et certains types de cancer", indique la FFC.
De plus, lorsque nous sommes sédentaires, les muscles sont moins sollicités, ce qui entraîne une diminution de leur force. "Cela peut également affecter la posture, l’équilibre et les défenses immunitaires", complètent les spécialistes.
Enfin, être sédentaire a un impact sur la santé mentale et la capacité à bien réfléchir. "Sans effort, le cerveau reçoit moins d’oxygène et élimine moins les toxines. Le stress et l'anxiété sont alors plus présents tandis que la mémoire diminue", détaillent-ils.
Sédentarité : "elle n’apparait pas responsable de signes pathologiques perceptibles"
"La sédentarité progresse vite, surtout chez les plus jeunes, mais elle n’apparait pas directement responsable de signes pathologiques perceptibles, aussi ils ont du mal à comprendre les cris d’alerte que nous lançons" s’inquiète le Pr Paul Menu, administrateur de la FFC et membre de la Commission Médicale du CNOSF.
"Il y a un enjeu de mobilisation collectif et nous-autres professionnels de santé avons un rôle crucial à jouer en sensibilisant nos patients. 66 % des personnes déclarent que la pratique de l’activité physique n’a pas été évoquée en consultation, et ce quel que soit l’âge", rappelle le Dr François Paillard, cardiologue et Président de la Commission Parcours du Coeur de la FFC.
Sédentarité et activité physique : comment les définir ?
La sédentarité se caractérise par le fait de rester en position assise ou allongée plus de 2 heures d’affilée (en dehors du sommeil).
L’activité physique répond à la définition suivante : de manière intentionnelle, ce sont les mouvements corporels produits par la contraction des muscles et qui occasionnent une dépense énergétique supérieure à celle au repos.