Naissance
La dépression peut persister après un accouchement d'un enfant mort-né
Les femmes qui accouchent d’un enfant mort-né ont un risque accru de dépression à long terme, jusqu'à trois ans plus tard.
Il est tout à fait normal d’être déprimée après un accouchement d’un enfant mort-né. Mais cela peut devenir pathologique si la dépression persiste au-delà du processus classique de deuil. Les femmes ayant déjà souffert d’une dépression avant ce drame sont connues pour être particulièrement vulnérables. Des chercheurs américains montrent dans la revue Paediatric and Perinatal Epidemiology que les femmes sans antécédent de dépression sont aussi concernées.
En France, le taux le plus élevé d'Europe
Aux Etats-Unis, l’accouchement d’un enfant mort-né (au-delà de la 20ème semaine de grossesse) survient pour une grossesse sur 200. Le nombre n’a pas évolué depuis 2003, puisqu’il est toujours de 26 000 par an. La France a, pour sa part, le taux d’enfants mort-nés le plus élevé d’Europe, avec 9,2 naissances pour 1 000 en 2010.
Carol Hogue, de l’Emory University à Atlanta, et ses collègues se sont intéressés à 275 femmes ayant accouché d’un enfant mort-né et 522 femmes ayant eu un nourrisson vivant et en bonne santé. Les chercheurs ont commencé à les suivre six mois après l’accouchement. Il s’agit, selon eux, du temps normal de deuil en cas d’accouchement d’un enfant mort-né. Le suivi a duré jusqu’à 36 mois et l’étude a mis en évidence un score de dépression élevé chez 13 % des femmes ayant accouché d’un enfant mort-né contre 5 % chez celles ayant eu un nourrisson vivant.
Un suivi pendant 3 ans
« Cette étude est la première à montrer définitivement que les femmes sans antécédent de dépression peuvent faire face à ce risque de nombreux mois après un accouchement d’un enfant mort-né », indique Marian Willinger, de l’Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development. « Cela serait une bonne idée de suivre les femmes ayant eu un enfant mort-né pour une dépression pendant au moins trois ans suivant l’accouchement », suggère Carol Hogue.