Diabète, infarctus...

L'obésité pendant la grossesse fait courir plusieurs risques à l'enfant

Un vaste projet de l’Union Européenne sonde l’impact de l’obésité des femmes sur leurs enfants. Les scientifiques appellent à des stratégies urgentes de prévention.

  • Par la rédaction
  • GILE MICHEL/SIPA
  • 17 Fév 2015
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    Alors que l’obésité gagne du terrain dans le monde, ses conséquences à long terme commencent à se faire sentir. Un vaste projet européen a été lancé il y a trois ans pour évaluer l’impact de l’obésité pendant la grossesse sur le développement de l’enfant. Les travaux, financés par la Commission européenne, viennent de livrer leurs premiers résultats.

    Infarctus, diabète
    L’une des études de ce consortium, réuni sous le nom de Dorian (Developmental ORIgins of healthy and unhealthy AgeiNg: the role of maternal obesity), a été menée en Finlande, à l’Université de Helsinki. Elle porte sur plus de 13 000 personnes suivies depuis les années 1930 à nos jours.

    Elle révèle que les enfants dont la mère a été obèse dans les derniers mois de la grossesse, ont des risques accrus de développer un diabète de type 2, des pathologies du cœur, ou de subir un arrêt cardiaque. D’autres données suggèrent que le poids et le développement cardiaque de l’enfant sont directement liés au poids que la mère a pris au cours de sa grossesse – et non seulement au poids qu’elle avait avant d’être enceinte.

    « La période de grossesse est fondamentale, y compris dans les derniers moments, insiste Patricia Iozzo, médecin au Conseil National de Recherche en Italie, qui dirige le consortium. Des efforts intensifs doivent être alloués à la surveillance du mode de vie des femmes enceintes. Il faut optimiser le profil métabolique des mères avant l’accouchement ».



    Des populations mal informées
    L’importance d’un régime sain au cours de la grossesse a été mise en évidence au sein d’une étude de l’Université d’Edinburgh. Selon les conclusions des chercheurs, le placenta de la mère qui suit un régime riche en matière grasse et pauvre en micronutriments, ne parvient pas à protéger le fœtus contre le cortisol, l’hormone du stress. Ces carences peuvent réduire la croissance du bébé et augmenter les risques qu’il souffre, à l’âge adulte, de troubles de l’humeur.

    Les scientifiques du consortium appellent les Etats européens à produire des guides de recommandation sur l’alimentation pendant la grossesse. Ils soulignent l’urgence de mettre en place des stratégies de prévention et d’informer les populations sur les risques à long terme de l’obésité chez la femme et sa descendance. Près d’un humain sur trois souffre d’obésité ou de surpoids dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En France, l’obésité touche 15% des adultes.

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