Etude sur 1 000 retraités
Les déficits cognitifs reculent chez les agriculteurs
Les cas de déficit cognitif chez les agriculteurs retraités reculent, mais les démences diagnostiquées progressent. C’est le résultat du suivi de 1 000 personnes depuis 2007.
Une population vieillissante, mais pas en moins bonne santé. Selon les résultats de l’étude AMI, lancée en 2007, les déficits cognitifs ont reculé chez les agriculteurs retraités. Les cas de démence, eux, sont de mieux en mieux identifiés par les médecins.
- 38 % de déficits cognitifs
Depuis 20 ans, les déficits cognitifs avec incapacité ont baissé de 38 % dans la population des agriculteurs. Un résultat étonnant pour les chercheurs de l’Inserm (Institut de la santé et de la recherche médicale), qui suivent 1 000 retraités. En effet, l’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement des baby-boomers laissaient attendre une progression des déclins cognitifs.
La démence diagnostiquée cliniquement, en revanche, a grimpé de 12 % entre 2007 et 2014. Mais cette hausse devrait être attribuée à une meilleure détection des symptômes par les médecins généralistes.
Des ruraux mieux nourris
L’étude AMI s’intéresse aussi à l’impact des nouvelles technologies dans le suivi des agriculteurs – par définition isolés. Une étude a été réalisée sur 60 participants de la cohorte AMI, à qui ont été remis des smartphones. L’appareil a servi à évaluer les fonctions cognitives des retraités, leur fonctionnement dans la vie quotidienne ainsi que leur comportement. L’évaluation est plus fine que celle réalisée lors d’une visite de suivi, concluent les chercheurs, particulièrement dans les déficits cognitifs subtils. L’examen des données révèle aussi un pic de mémoire après des activités comme la lecture ou les mots croisés.
Dernière bonne nouvelle, et pas des moindres : l’état nutritionnel des personnes vivant à la campagne. Alors que 18 % des urbains sont mal nourris, ce n’est le cas que pour 7 % des ruraux. Peut-être est-ce le signe d’un meilleur état de santé. La démence fait partie des facteurs de risque de malnutrition, tout comme de faibles revenus, une dépendance, une dépression ou le fait de consommer plus de trois médicaments par jour.