Etats généraux du Lien
Accidents médicaux : une association réclame la transparence
Les infections nosocomiales sont en baisse, mais les chiffres manquent toujours de transparence. C’est ce que déplore une association aux 5e Etats généraux de la sécurité des soins.
« L’heure n’est toujours pas à la transparence. » A l’occasion des 5èmes Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des soins, l’association Le Lien déplore une « omerta » autour des accidents médicaux. Elle réclame davantage d’indicateurs précis.
« Nous sommes toujours incapables de dire combien de personnes décèdent ou restent invalides du fait d’erreurs médicales évitables, qu’il s’agisse d’erreurs médicamenteuses, de fautes de pratique ou d’infections nosocomiales », écrivent Béatrice Cerretti, présidente du Lien, et Claude Rambaud, vice-présidente. Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), un patient sur 20 contracte une infection nosocomiale à l’hôpital. Les décès, eux, sont estimés à 4 000 par an.
Silence sur les erreurs médicamenteuses
Une étude parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) a livré un profil précis des bactériémies signalées. Mais il n’existe aucune hiérarchisation entre les services et aucune mention n’est faite des cas évitables. Le Lien réclame donc la mise en place d’un indicateur par service, ainsi qu’une enquête nationale tous les trois ans. Cette piste est à l’étude, selon le président de la Haute Autorité de Santé (HAS) Jean-Luc Harousseau, cité par Le Quotidien du Médecin. D’ailleurs, dans le cadre de la Semaine de la sécurité des patients, la HAS avait réalisé des comparaisons entre les établissements.
Les chiffres concernant les erreurs médicamenteuses ou de pratique, eux, sont bien plus lacunaires. « On ne peut pas lutter contre un phénomène qu’on ne mesure pas », peste au micro de l’AFP Alain-Michel Cerretti, fondateur du Lien. « Nous avons le sentiment que les politiques de tous bords se refusent depuis des années à le mesurer… parce que ce sont des chiffres qui dérangent. » A l’origine de ce silence, l’absence d’étude basée sur les dossiers d’accidents médicaux transmis aux commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI).