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Divorce : le recours à la garde alternée a doublé en dix ans

Un couple divorcé sur sept a recours à la garde alternée, selon une étude de l'Insee qui se penche sur les conditions de vie des enfants après un divorce.

  • Par la rédaction
  • JAUBERT/SIPA
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  • 04 Fév 2015
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    Que deviennent les enfants après le divorce de leurs parents ? Pour répondre à cette question, l’Insee a mené une enquête sur les conditions de vie des enfants après une séparation parentale. En compilant les données de 60 000 divorces survenus en 2009, l’Institut a ainsi pu suivre l’évolution de plus de 100 000 mineurs.

    De ces travaux, il ressort un enseignement : la garde alternée n’est plus un choix marginal. Après leur divorce, de plus en plus de parents décident de couper la poire en deux et de partager les lieux de résidence des enfants. Le recours à la garde alternée a presque doublé en une décennie et le nombre d’enfants en garde alternée est passé de 31 000 en 2003 à 271 000 en 2012. Aujourd’hui, elle concerne un couple divorcé sur sept (15%).

    Après le divorce, des logements plus petits
    Le recours à la résidence alternée est d’autant plus fréquent que les parents ont des revenus d’activité et de remplacement élevés avant le divorce, selon l’Insee. « La nécessité de disposer de deux logements suffisamment spacieux pour accueillir les enfants peut expliquer le moindre recours à ce type de garde pour des parents ayant des revenus plus faibles », notent les auteurs. Ainsi, la garde alternée est quatre fois plus fréquente chez les parents à hauts revenus (deux derniers déciles de revenu).



    Malgré cela, les déménagements après divorce amènent les enfants à occuper un logement en moyenne plus petit, en termes de surface et de nombre de pièces. Le nouveau logement a ainsi une superficie réduite de 15 m2 par rapport à l’ancien en cas de résidence exclusive. La réduction est plus forte en cas de résidence alternée (de l’ordre de 19 m2 pour le nouveau logement du père et de 24 m2 pour celui de la mère).

    Des inégalités territoriales
    Au-delà des différences liées aux revenus, la garde alternée est inégalement répartie sur le territoire. Elle concerne plus d’un enfant sur cinq dans les départements de l’Aveyron, du Finistère et de la Haute-Savoie, mais elle est nettement moins répandue dans le Nord - Pas-de-Calais, les Ardennes, la Meuse ou la Haute-Marne, où moins d’un enfant sur dix est concerné.

    « Cette disparité géographique pourrait tenir pour partie aux différences socio-économiques ainsi qu’aux différences de conditions du marché immobilier entre départements, mais aussi à de possibles pratiques différenciées des tribunaux départementaux », peut-on lire dans le rapport.



    Un mode de garde contesté
    Si la garde alternée se banalise, elle ne fait pas l’unanimité parmi les spécialistes de l’enfance. Mais globalement, il semble y avoir un consensus sur l’âge. Ainsi, avant trois ans, la garde alternée pourrait nuire au développement émotionnel de l’enfant, qui met en place, dans les premiers mois de sa vie, un processus d’attachement. Ce besoin social primaire l’amène à rechercher et à maintenir la proximité d’une personne spécifique.

    Une étude australienne menée sur plus de 2000 enfants a démontré certains déséquilibres induits par la garde alternée chez les enfants. En cause, notamment : la distance entre les domiciles. Seulement, l’étude a été menée sur un territoire tellement vaste que les enfants devaient parfois prendre l’avion pour se rendre chez le parent…

    Généralement, les pédopsychiatres s’accordent sur un point. La garde alternée est à proscrire en cas de très longues distances entre les deux domiciles, ou encore de relations exécrables ente les parents, car elle peut être source de nouveaux conflits. Pour les autres situations, le débat reste ouvert.

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