40 000 chiens touchés
Leishmaniose: prévention d'une maladie mortelle
La leishmaniose est une maladie peu connue en France. Affectant les chiens, et dans une moindre mesure, les hommes, elle était au coeur d'une grande campagne de prévention ce weekend.
Leshmaniose. Derrière ce nom un peu étrange se cache une maladie encore peu connue, qui affecte jusqu'à 40 000 chiens, mais aussi une vingtaine d'hommes, chaque année en France.
Traitements limités
Transmise à nos compagnons à quatre pattes par la piqûre d'un petit moucheron appelé phlébotome, ou « mouche des sables », la maladie se caractérise par des rougeurs et par un déssechement de la peau, une insuffisance rénale, une perte de poids ou encore des ganglions, qui à terme raccourcissent l'espérance de vie. Une fois diagnostiquée, la vie de l'animal dépasse en effet rarement les deux ans. Aujourd'hui, des traitements existent, mais il ne permettent pas de guérir. Ils atténuent simplement les douleurs et allongent la vie des chiens.
Face à la gravité de cette maladie, des vétérinaires organisaient ce weekend une campagne de prévention, dans trois grandes villes : Montpellier, Nice et Perpignan. Le sud de la France, où l'on rencontrent le plus de phlébotomes, en raison d'un climat plus clément, est en effet particulièrement touché par le phénomène.
Prévenir plutôt que guérir
C'était aussi l'occasion de rappeler que la maladie peut également être transmise à l'Homme. Toutes les régions du monde ne sont pas touchées de manière homogène. Si en France, seul une vingtaine de cas sont enregistrés chaque année, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que près de 14 millions de personnes souffrent de la maladie, surtout dans certains pays en voie de développement.
La pathologie existe sous plusieurs formes : la leishmaniose cutanée, et la leishmaniose cutanéo-muqueuses, moins graves, mais aussi la leishmaniose viscérale, mortelle en l'absence de traitement.
Transmise du chien à l'Homme, elle se caractérise par des lésions de la peau et des ulcérations qui affectent dans les cas les plus graves les muqueuses, ainsi que les cartilages du visage. Cela entraîne une destruction progressive de la cloison nasale, des lèvres, du palais ou du larynx. Enfin, dans le cas de la leishmaniose viscérale, certains organes comme la rate, le foie et les ganglions sont aussi affectés, et se mettent à gonfler.
Un traitement en injections locales, à base d'antimoniate de méglumine existe, mais étant donné ses effets limités, l'OMS, comme les vétérinaires, préconisent surtout la prévention pour éviter d'attraper la maladie. Cela passe notamment par une utilisation d'insecticides, notamment en été, et par un port de colliers repoussant les moucherons, imprégnés de deltaméthrine, pour les chiens.