Perturbateurs endocriniens

Ménopause précoce : 15 produits chimiques courants mis en cause

Les femmes exposées à des taux élevés de produits chimiques contenus dans des produits courants peuvent avoir une ménopause deux à quatre ans plus tôt.

  • Par la rédaction
  • DURAND FLORENCE/SIPA
  • 29 Jan 2015
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    Nouvel élément à charge contre les produits chimiques. Et produits de consommation courante. Des chercheurs américains viennent de montrer dans Plos One que les femmes exposées à des taux les plus élevés de ces produits pouvaient avoir une ménopause de deux à quatre ans plus tôt.

    Pour parvenir à ces résultats, Amber Cooper, de l’université de Washington à Saint Louis (Missouri) et ses collègues se sont penchés sur les données de 31 575 femmes, dont 1 442 femmes ménopausées. Ces données ont été collectées entre 1999 et 2008.


    Il s’agissait notamment d’analyses de sang ou d’urine sur 111 produits chimiques soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, qui pourraient persister longtemps dans l’environnement. Selon les chercheurs, de nombreux produits chimiques analysés chez ces femmes sont actuellement interdits aux Etats-Unis. Mais ils continuent à être produits ailleurs et peuvent persister dans l’environnement.


    Un effet plus fort que le tabac

    Parmi tous ces produits chimiques, 15 ont particulièrement attiré leur attention, car ce sont ceux pour lesquels il existait l’association avec une ménopause précoce. Il s’agissait de neuf PCB, de trois pesticides, de deux phtalates et d’un furane. Les PCB (polychlorobiphényles ou pyralène) sont des fluides électriques ininflammables qui peuvent être encore présents dans certains radiateurs à bain d’huile, des transformateurs ou condensateurs électriques. Leur production a été arrêtée dans les années 1980. Les phtalates sont des composés qui rendent les plastiques souples. On peut les trouver aussi dans des produits de soins corporels. Les furanes sont des sous-produits de la combustion industrielle, au même titre que les dioxines qui sont plus connues.


    L’effet observé dans l’étude est « plus important » que celui du tabagisme qui est associé à une ménopause de 0,8 à 1,4 an plus tôt, commentent les auteurs. Pour eux, les produits chimiques associés à la ménopause précoce pourraient agir en provoquant un déclin précoce de la fonction ovarienne. Et ce déclin peut non seulement affecter la fertilité mais aussi conduire au développement précoce de pathologies cardiaques, d’ostéoporose et d’autres problèmes de santé.

    Amber Cooper et ses collègues reconnaissent qu’ils n’ont trouvé qu’une association et non pas une relation de cause à effet. Mais ils recommandent par exemple de remplacer le plastique par du verre pour le chauffage aux micro-ondes et de prêter plus attention à tous les ingrédients dans les cosmétiques, les produits de soins corporels et les emballages alimentaires utilisés tous les jours. Une vigilance qui se justifie, selon les auteurs, par le fait que la ménopause précoce a un impact sur " la quantité et la qualité de vie d'une femme et de profondes implications sur a fertilité et la reproduction."

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