4 tasses par jour
Le café réduirait le risque de mélanome
Serré, allongé, avec ou sans lait, le café aide à protéger la peau des rayons UV. Selon une étude, les consommateurs de café ont un risque réduit de développer un mélanome malin.
Le café serait-il un remède miracle ? Vanté plusieurs fois pour ses bienfaits contre le diabète ou certains cancers, pour la mémoire spatiale ou visuelle… il est de plus en plus apprécié des chercheurs. Une équipe du National Cancer Institute, aux Etats-Unis, apporte de l’eau au moulin de cette tendance. Quelques tasses de café aideraient à protéger du mélanome malin, conclut la section « Epidémiologie et Génétique du Cancer », qui publie dans le Journal of the National Cancer Institute (JNCI).
90 % de consommateurs
L’effet protecteur du café dans les cancers de la peau non-mélanomes a été déjà suggéré par des études épidémiologiques et pré-cliniques. Il protège notamment du cancer le plus fréquent : le carcinome basocellulaire. Son intérêt dans le mélanome cutané, lui, reste très débattu. L’équipe d’Erikka Lotfield a tenté de trancher le problème une fois pour toute.
Les chercheurs ont suivi plus de 444 000 Américains blancs non-hispaniques pendant 10 ans en moyenne. Chaque participant a rempli des questionnaires sur ses habitudes alimentaires en 1995-96. 90 % d’entre eux ont déjà consommé du café, dont 65 % au moins deux tasses par jour. « La consommation de café était associée au sexe masculin, un faible niveau éducatif, un tabagisme, et à une consommation d’alcool », soulignent les auteurs.
Risque réduit de 20 %
Au début de l’étude, aucun sujet ne souffrait de cancer. A 10 ans, 2 904 mélanomes malins et 1 874 mélanomes in situ se sont déclarés. Globalement, les gros consommateurs de café étaient mieux protégés de ce cancer de la peau que les autres. « Par rapport aux personnes ne consommant pas de café, ceux qui en buvaient le plus (plus de 4 tasses par jour) avaient un risque réduit de 20 % de mélanome malin, mais pas de mélanome in situ, ce qui peut impliquer une étiologie (cause ou facteur, ndlr) différente des maladies, ou le rôle inhibiteur de la consommation de café dans la progression de la maladie », expliquent les chercheurs. En revanche, le décaféiné ne confère aucune protection.
L’équipe insiste sur le fait qu’il s’agit de résultats préliminaires qui doivent être confirmés dans d’autres populations. Mais une piste d’explication est avancée : « Des preuves expérimentales donnent une plausibilité biologique au rôle protecteur du café dans la carcinogénèse induite par les UVB », écrivent les auteurs. « Le café contient de nombreux composés bioactifs, dont les polyphénols, les diterpènes, la trigonelline et la caféine. »