Résultats du Baromètre 360

Objets connectés : patients et médecins les plébiscitent

S'ils sont reconnus par le grand public et les professionnels de santé, les objets connectés de santé sont aussi facteurs d'appréhension, en particulier concernant le secret médical.

  • Par Arnaud Aubry
  • Scanadu/REX/REX/SIPA
  • 19 Jan 2015
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    On nous l’annonce depuis plusieurs mois, les objets connectés de santé seront bientôt inévitables. Du bracelet qui compte le nombre de pas que l’on fait par jour, au pèse-personne qui établit des courbes de poids, en passant par le biberon connecté, ou la brosse à dent connectée… la limite ne semble être que l’imagination.

    Une question demeurait jusqu'à présent : qu'en pensent les patients et les professionnels de santé ? Dans un sondage réalisé par Odoxa pour France Inter et Le Figaro (1), 67 % des Français et 81% des médecins jugent que les objets connectés sont « une opportunité pour la qualité des soins ». Ils sont même encore plus nombreux (78% pour le grand public, et 91 % pour les médecins) à juger que les objets connectés sont « une opportunité pour la prévention. »

    Precrits à 5 % des malades 

    Grâce à ces objets reliés à Internet, il est possible de mesurer sa pression artérielle ou son taux de glycémie, avant que les résultats soient envoyés à son médecin. Ces outils sont alors considérés comme des objets médicaux, à la différence des produits dit « grand public » qui traitent davantage de bien-être que de santé : c’est le cas des capteurs de course pour les joggeurs ou des objets qui mesurent et analysent votre sommeil. La « ceinture connectée » Belty, produite par la société française Emiota, a la particularité de se serrer ou de se desserrer en fonction du comportement de son propriétaire. Elle a fait son petit effet à la dernière conférence des nouvelles technologies de Las Vegas.

    Devant cette unanimité, on pourrait imaginer que les médecins prescrivent (ou recommandent, tout du moins) l’utilisation des objets connectés de santé auprès de leurs patients. Rien n'est moins vrai : seuls 5 % des malades se sont déjà vus recommander des objets connectés, qu’ils soient grand public ou médicaux.

    27 % des patients seraient prêts à les utiliser, selon les médecins

    Alors que 70 % des patients (dont 31% qui déclarent en être même « certains ») déclarent qu’ils seraient prêts à se voir équipés d’objets connectés  par leurs médecins, ces derniers estiment à seulement 27 % la part de leurs patients qui seraient prêts à les accepter. Pourquoi ? Les médecins « sous-estiment largement la capacité de leurs patients à les accepter », analyse Gaël Slimna, président d’Odoxa.  

    Une autre contradiction demeure : malgré l’appétit indéniable pour ces objets connectés, 50 % du grand public estime que la santé connectée « est une menace pour le secret médical ».  Un médecin sur deux estime la même chose.

    Globalement, le grand public exprime un intérêt pour ces produits mais se méfie des conséquences de leur utilisation. Ainsi,  54% estiment que « pour que la médecine soit le plus efficace possible, il faut que les patients laissent faire les médecins» et que le champ d'intervention des malades soei limité.
    Une crainte pas tout à fait infondée car si les agréments de l'Assurance maladie pour les objets connectés médicaux sont particulièrement exigeants, la règlementation est bien plus légère pour les objets grand public.


    (1) Cette enquête d'opinion a été réalisée par Odoxa pour MNH et Orange publié en partenariat avec Le Figaro Santé et France Inter et avec le concours scientifique de Sciences Po Chaire Santé. Les résultats sont issus d'une triple enquête, réalisée pour la partie « grand public » sur 1016 personnes représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, pour la partie « patients », un échantillon de 406 personnes atteintes de maladies chroniques ou d’affections longue durée issues d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et pour la partie « médecins », un échantillon de 399 médecins spécialistes et généralistes.

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