Menace d'une fermeture des cabinets
Projet de loi de santé : les généralistes durcissent le mouvement
Contre la loi de Santé, le syndicat de généralistes MG France est déterminé à intensifier la pression sur le gouvernement. Il annonce une grève le 5 février. Plus une fermeture des cabinets par mois.
« Intensifier la pression » sur Marisol Touraine, c'est le mot d'ordre de MG France, principal syndicat de généralistes, mobilisé depuis des mois contre le projet de loi de Santé. Pour montrer leur détermination, ces syndicalistes annoncent de nouvelles actions.
Une journée de grève des cabinets par mois
Concrètement, MG France appelle les médecins généralistes à fermer à nouveau leurs cabinets le jeudi 5 février « pour signifier leur colère auprès du gouvernement. » Par ailleurs, le syndicat demande aussi à ces praticiens de poursuivre la grève des gardes débutée en décembre.
Mot d'ordre identique concernant la grève administrative lancée début janvier. Celle-ci se manifeste par un arrêt de l’utilisation des téléservices de l’Assurance maladie, et une grève de la carte vitale « dès lors qu’elle ne pénalise pas les patients », précise l'organisation. Un mouvement peu suivi d'après l'assurance maladie qui estime que le nombre de feuilles de soins électroniques transmises par les médecins libéraux a connu une baisse « modérée », -11,8 % sur les 9 premiers jours de la grève de la carte vitale.
Enfin, « nous ferons une journée de grève tous les mois tant que les discussions avec le ministère de la Santé n'avancent pas », a indiqué à Pourquoi Docteur le Dr Jacques Battistoni, secrétaire général de MG France.
Des médecins de secteur 1 ont révalorisé le tarif de la consultatin
Parmi les motifs de la colère de ces généralistes, on trouve toujours les mêmes points de discorde. MG France refuse notamment l’obligation du tiers-payant généralisée (prévue pour 2017). « L’accès aux soins est une préoccupation constante de MG France qui rappelle que le tiers payant n’est possible que s’il est simple et garanti : une facture unique, un règlement unique, une garantie de paiement », écrit le syndicat dans un communiqué.
Autre exemple, « parmi toutes les spécialités médicales », MG france regrette que les généralistes soient les seuls exclus de la majoration MPC portant la valeur de la consultation à 25 euros (comme pour les spécialistes). Au lieu de 23 euros aujourd'hui. A ce sujet, la ministre de la Santé continue de répondre au syndicat qu'un généraliste gagne en moyenne 31,40 euros par consultation.
A ce titre, MG France invite les médias à une conférence de presse le 21 janvier pour évoquer les suites du mouvement. « Celle-ci aura lieu en présence de médecins généralistes de secteur 1 qui ont commencé à pratiquer la consultation à 25€ et la visite à 56€ (contre 33 euros actuellement) », révèle le syndicat.
« Des médecins qui prennent des risques puisqu'ils pourraient être mis en cause devant le tribunal des Affaires de sécurité sociale (Tass) et la sécurité sociale pourrait aussi leur demander de rembourser les sommes "indûment" perçues d'après elle », explique Claude Battistoni. Ce médecin conclut que « quoi qu'il advienne pour eux, le syndicat les défendra, y compris matériellement. »