Alcool, tabac, cannabis
Addictions : comment les repérer en 5 min
La Haute autroité de santé publie un outil d’aide au repérage précoce des conduites addictives (alcool, cannabis). Grâce à un questionnaire du médecin qui dure 5 mn.
Alcool, tabac, cannabis : ces trois substances psychoactives, dont l’une est illégale, sont les plus consommées en France. Face à ce constat, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie ce jeudi un outil d’aide au repérage précoce et à l’intervention brève (RPIB). L'objectif, « que les médecins apportent une réponse individuelle à des consommations à risque de dommages physiques, psychiques ou sociaux de leurs patients. » Un travail qui s’inscrit dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017.
Un simple questionnaire
La HAS indique que « les professionnels de santé de premier recours (1), notamment les médecins généralistes, sont confrontés à des difficultés en matière de repérage de la consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis, ). » Elle rajoute que « alors que la consommation de tabac figure souvent dans le dossier des patients, la consommation d’alcool ou de cannabis est peu documentée. »
Alors, pour aider les professionnels de santé à repérer précocement et à suivre les consommations addictives, la HAS met désormais à leur à disposition un simple questionnaire avec des questions de ce type : « Vous est-il arrivé de consommer de l’alcool le matin pour vous sentir en forme ? »
Ces questions permettent d’évaluer le risque encouru par le patient. Selon la HAS, cet exercice « doit avoir lieu idéalement au moins une fois par an, ainsi que pour des situations particulières : grossesse, précarité, conduite de véhicules, échec scolaire, examens, changement de travail, retraite, divorce, deuil, etc. »
5 minutes pour sensibiliser les patients
Par ailleurs, la notion d’intervention « brève » en alcoologie existe depuis 2005, explique la HAS. Et le travail de la HAS a permis « son extension au domaine de la consommation du tabac et du cannabis », poursuit-elle.
Pour la Haute Autorité, la durée de cette intervention est variable : 1 minute peut suffire à recueillir l’information concernant la consommation déclarée d’une substance, « alors que 5 minutes permettent de délivrer une information sur les résultats du questionnaire, les conséquences potentielles de cette consommation et de demander au consommateur s’il envisage de réduire sa consommation. »
Le but ultime de ce travail est bien évidemment de se diriger vers l’abstinence et les autres conduites favorables à la santé (alimentation, exercice physique, etc.)
Enfin, « les pratiques à risque comme la consommation épisodique massive d’alcool (binge drinking, etc.) et les associations alcool/cannabis ou alcool/autres substances psychoactives feront l’objet d’une prise en charge adaptée », conclut la HAS.
(1) Médecins généralistes, pédiatres, sages-femmes, pharmaciens d’officine, infirmier(e)s, dentistes, ainsi que les médecins du travail et les médecins scolaires