Froid
Pourquoi le rhume se loge dans le nez
Selon une nouvelle étude, le virus responsable du rhume, le rhinovirus, se reproduirait plus facilement au frais, dans les cavités nasales, que bien au chaud, dans les poumons.
Pourquoi les rhumes trouvent-ils refuge dans notre nez ? C'est la question à laquelle ont voulu répondre des chercheurs américains de l'Université de Yale (New Haven). Le but de leur mission : tenter de comprendre les raisons pour lesquelles les virus respiratoires semblent préférer les voies aériennes supérieures (nez, bouche, gorge…) aux voies aériennes inférieures (trachée et poumons). Des résultats inédits publiés dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Le virus préfère le froid
Pour parvenir à cette conclusion, le principal auteur de l'étude, Ellen Foxman, membre du laboratoire d'immunologie du Pr Akiko Iwasaki, a infecté des cellules nasales de souris et observé leur réponse immunitaire à diverses températures.
Et les résultats rapportés par les chercheurs sont sans appel, le rhume aime le froid. Dans Le Figaro, Bruno Lina, responsable du centre national de référence de la grippe confie : « À 37 °C, l'activation des processus immunitaires était plus rapide après l'exposition au virus qu'à 33 °C, où il y avait un “retard à l'allumage” qui donnait au virus davantage de temps pour se répliquer. »
Et c'est bien ce qui se passe en pratique puisque notre nez, en contact avec l'air extérieur, est souvent entre 33 et 35 °C. De leur côté, les poumons sont plutôt à 37 °C, ce qui leur permet d'assumer correctement leur fonction.
La biologie de l'hôte
Par ailleurs, ces scientifiques révèlent que dans des cellules de souris à l'immunité déficiente, le rhinovirus se multipliait tout autant à 37 °C qu'à 33 °C. Conclusion de l'équipe, « le rhume préfèrerait donc le nez aussi parce que la réponse antivirale y est moins efficace. » Pour les chercheurs, si le rhume se situe dans le nez c'est en partie due « à la biologie de l'hôte », concluent-ils.
L'expression de nos grands-mères qui consiste à dire aux tout-petits qu'il faut « bien couvrir son nez avant de sortir » semble tout à coup bien pertinente.