CSMF, MG France…

Tiers payant : les négociations au point mort entre le ministère et les médecins

Devant les syndicats de médecins, la ministre de la Santé a confirmé qu'elle maintenait la généralisation du tiers payant. Elle refuse aussi de revaloriser les honoraires des médecins généralistes.

  • Par Bruno Martrette
  • NICOLAS MESSYASZ/SIPA
  • 07 Jan 2015
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    La CSMF (1), principal syndicat de médecins libéraux, se dit « très mécontente » après sa rencontre avec la ministre de la Santé qui a eu lieu ce mercredi matin. Contacté par pourquoidocteur, le Dr Jean Paul Ortiz, président de la Confédération, confie : « Il n'y a rien, pas d'ouverture possible. La ministre de la Santé reste campée sur ses positions. Sur le tiers payant généralisé par exemple le dossier est bloqué, ça n'avance pas. »

    Marisol Touraine tranche
    En effet, alors que la CSMF plaide pour une suppression du tiers payant généralisé obligatoire « pour éviter la dérive bureaucratique de la gestion des cabinets médicaux », la ministre, elle, continue de dire que la mesure figurera bien dans la loi de santé qui devrait être débattue au Parlement au printemps 2015.
    Et lorsque Jean-Paul Ortiz lui a parlé des délais de remboursement des actes par la CPAM qui sont trop longs, « Marisol Touraine répond qu'il s'agit de petits problèmes techniques qu'il faut résoudre », affirme-t-il.
    A ce titre, il rappelle que la CSMF préconise pour sa part de mettre en œuvre une carte monétique à débit différé santé « qui préserve le paiement direct par le patient et garantit la dispense d’avance de frais. « Dans l'exercice de notre profession, nous ne voulons pas être sous la tutelle des assureurs complémentaires, ni de n'importe quel payeur. Nous tenons à notre indépendance », conclut Jean Paul Ortiz. 

    D'autres formes d'actions à venir
    Résultat, la CSMF considère que les propositions de la ministre sont « non seulement inacceptables, mais surtout qu’elles contribuent à jeter de l’huile sur le feu, en manifestant un mépris inouï face aux légitimes revendications d’une profession confrontée à un malaise profond. »
    Elle rappelle dans son dernier communiqué « sa détermination à enclencher une nouvelle étape dans les actions de protestation. »

    La ministre rejette la consultation à 23 euros 
    Quoi qu'il en soit, on retrouve ce même pessimisme chez MG France, principal syndicat de généralistes, reçu mardi soir par Marisol Touraine. Son président, Claude Leicher, nous a rapporté que « ça ne s'est pas très bien passé, on obtient rien de ce que nous avons besoin. Même pas la consultation à 25 euros pour que la médecine générale soit au même niveau que les spécialistes. »
    Il a rajouté : « Sur la Loi de santé et ses différents problèmes (service territorial de santé au public, ...), Marisol Touraine a ouvert des groupes de travail et des lieux d'échange sans aucune naïveté de notre part sur les résultats éventuels croyez-moi. »
    Pour terminer, MG France se dit prêt à « poursuivre et amplifier la grève administrative (plus de télétransmission, ni de carte vitale) » lancée en ce début d'année 2015. « Nous sommes dans une impasse complète », conclut Claude Leicher.

    (1) Confédération des Syndicats Médicaux Français

    (2) Caisse Primaire d'Assurance Maladie

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