Vaccination contre le cancer de l'utérus
Gardasil : le vaccin anti-HPV n'augmente pas le risque de sclérose en plaques
Dans une étude menée au Danemark sur près de 4 millions de filles et de femmes, des chercheurs n’observent pas d’augmentation du risque de développer une sclérose en plaques après une vaccination anti-HPV.
Suite à la plainte d’une patiente française contre le laboratoire commercialisant le Gardasil, l’Agence européenne du médicament (EMA) n'avait pas confirmé l'an dernier le lien entre ce vaccin anti-HPV (en prévention des lésions précancéreuses du col de l'utérus) et la survenue de sclérose en plaques. Pour l'Europe, le rapport bénéfice-risque de ce vaccin restait donc favorable. Une recommandation qui se trouve confortée ce mecredi par une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique JAMA.
Des données sur 3 983 824 filles et femmes
Pour parvenir à ce même constat, Nikolai Madrid Scheller et ses collègues du Statens Serum Institut de Copenhague (Danemark) ont suivi pendant des années les dossiers médicaux de millions de filles et femmes danoises et suédoises âgées de 10 à 44 ans (au total 3 983 824 participantes).
Les chercheurs ont utilisé des registres nationaux pour identifier des informations sur la vaccination anti-HPV des volontaires, et des données sur les diagnostics d'incidents de sclérose en plaques et d'autres maladies démyélinisantes du système nerveux central.
Résultat, sur un total de 789 082 filles vaccinées au cours de la période de l'étude (entre 2006 et 2013), 4 322 cas de sclérose en plaques et 3 300 cas d'autres maladies démyélinisantes ont été identifiés, dont 73 et 90, se sont respectivement produits dans la période à risque (deux ans après la vaccination).
Mais, « après analyse des données, les chercheurs n'ont trouvé aucun risque accru de scléroses en plaques ou d'autres maladies de démyélinisation associés à la vaccination anti-HPV. »
Des résultats identiques dans le passé
« Notre étude s'ajoute à la masse de données qui supportent un profil d'innocuité favorable globale du vaccin quadrivalent contre le HPV », rajoutent les auteurs. « Ces résultats soutiennent également des études précédentes, comme une étude de 2013 qui n'a trouvé aucun lien entre Gardasil et les maladies auto-immunes, les conditions de caillot sanguin neurologiques ou veineux. Enfin, deux autres études n'ont elles aussi trouvé aucun lien entre la maladie auto-immune et Gardasil », concluent les chercheurs.
Des cas de scléroses en plaques inévitables
Pour rappel, le PRAC (1) de l'Agence européenne du médicament a souligné dans le passé qu’en raison de l’âge à la vaccination et de l’âge moyen d’apparition des SEP, il est inévitable que des cas de SEP soient rapportés dans les suites de la vaccination sans que cela établisse pour autant un lien de causalité. Ce risque potentiel continue à faire l’objet d’un suivi dans les prochaines revues de sécurité des vaccins, précisait-il.
(1) Pharmacovigilance Risk Assessment Committee