A partir de cellules souches de la peau
Infertilité : premiers essais de création d'ovules et de sperme artificiels
Des chercheurs britanniques développent une technique pour transformer des cellules souches de la peau en embryons. Des recherches prometteuses, même s'il reste du chemin à parcourir.
Créer des formes primitives d’ovules et de spermes artificiels, c’est désormais possible selon des chercheurs de l’Université de Cambridge, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature & Cells. Ces derniers sont parvenus à transformer des cellules souches de peau en embryons. Des résultats qui suscitent un grand espoir pour lutter contre l’infertilité.
Des essais sur les humains pour la 1ère fois
La technique consiste à créer des cellules sexuelles génétiquement identiques aux patients, à partir de cellules souches de leur peau et de cellules souches pluripotentes induites (Ips), des cellules capables de se transformer en n’importe quelle autre cellule de l’organisme, sans restriction. Grâce à la fécondation in vitro, ces embryons artificiels pourraient permettre de donner naissance à des enfants. En 2012, des chercheurs japonais de l’université de Kyoto, sont parvenus à féconder des souris via cette technique. Mais de pareils essais n’avaient encore jamais été réalisés sur des humains. Les travaux des chercheurs de Cambridge ont donc consisté à effectuer la première étape de fécondation in vitro grâces à ces cellules souches. Ces derniers ont réussi à créer des cellules précurseurs de gamètes dont le taux d’efficacité s’élève de 25 à 40 %. “ La vraie question, qui appartient au futur, est de savoir si on pourra un jour les utiliser”, précise l’auteur principal de l’étude Azim Surani, dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian.
Mieux comprendre les maladies liées à l’âge
Car en effet, les chercheurs se heurtent à plusieurs difficultés. Tout d’abord, les cellules souches des femmes ne permettent de créer que des ovules puisque qu’elles sont dépourvues de chromosomes Y, nécessaires à la création du spermatozoïde. Par ailleurs, la précision mécanique du rôle clé joué par une protéine nommée Sox17 mérite d’être approfondi , et nécessite des essais cliniques chez des primates non humains.” commentent le Pr Surani. Le temps semble donc être à la réflexion, et les résultats, s’ils s’avèrent concluants, ne seront pas mis au point avant plusieurs années. Mais ces progrès laissent tout de même entrevoir de grandes possibilités non seulement pour les personnes stériles mais aussi pour les couples homosexuels. Elles pourraient également se révéler précieuses dans la compréhension des maladies liées au vieillissement.