Bilan en Asie du Sud-est

Tsunami : 10 ans après, des systèmes de santé plus forts

Une vague géante a fait vaciller les systèmes sanitaires des pays du Sud-est asiatique. Dix ans après le tsunami, les Etats touchés ont relevé la tête et tiré les enseignements de la catastrophe.

  • Par Audrey Vaugrente
  • Pukhet, en Thaïlande, au moment du tsunami (TT NEWS AGENCY/SIPA)
  • 23 Déc 2014
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    Le séisme le plus destructeur de l’histoire moderne, suivi d’une vague géante qui a jeté 15 pays dans la détresse totale. Voilà dix ans que le tsunami du 26 décembre a déferlé sur les côtes du Sud-est asiatique et de l’Est africain. 200 000 personnes y ont laissé la vie, 2 millions leur logement. Outre les dégâts matériels considérables et le traumatisme, la catastrophe a aussi fait vaciller les gouvernements face à la demande médicale. En ce triste anniversaire, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dresse le bilan. Certains ont surmonté les nombreux défis, mais d’autres ont du mal à s’en relever.

     

    Une situation catastrophique

    Le séisme qui a frappé l’Indonésie le 26 décembre 2004 a atteint 9,3 sur l’échelle de Richter. Dans la foulée, une vague géante a frappé 15 Etats. Les structures sanitaires n’ont pas échappé aux remous : 800 établissements de soin primaire et secondaire ont été détruits, 700 professionnels de santé sont décédés.

    A l’époque, la situation est catastrophique : les populations côtières n’ont pas été averties de l’arrivée du tsunami. « Des millions de personnes ont été touchées, les blessés avaient besoin d’aide médicale, les structures sanitaires ont été totalement détruites dans les zones les plus affectées, et les professionnels de santé eux-mêmes faisaient partie des blessés », rappelle l’OMS. « Les gens étaient parqués dans des camps de réfugiés, et le risque d’une épidémie de maladies transmissibles était très élevé. Le besoin en eau potable, en médicaments était urgent, et les survivants traumatisés avaient besoin d’une attention spéciale », ajoute l’Agence sanitaire de l’ONU.

     

    Dans les jours suivant la vague meurtrière, l’OMS intervient, aux côtés de nombreuses ONG, avec un plan sur 100 jours. L’objectif principal, remettre sur pied les autorités locales et les structures de soin. Ainsi, malgré le manque d’infrastructures, aucune épidémie majeure n’a été à déplorer. Un bilan qui relève du miracle au vu de la qualité des eaux lorsque la vague géante s’est retirée.

     

    Le modèle thaïlandais

    « La région a parcouru un long chemin depuis les événements de 2004 », commente aujourd’hui l’agence dans un rapport : réduction des risques, gestion des situations d’urgence, recommandations, gestions des crises sanitaires… la situation s’est globalement améliorée.

    Dans l’urgence, de nombreuses campagnes de réduction des risques ont été mises en place : vaccination contre le tétanos, formation express de professionnels de santé. Les Etats ont également tiré des leçons de cet événement dramatique. Au Sri Lanka ou aux Maldives, les infrastructures sanitaires se sont renforcées. La première île a d’ailleurs plutôt bien résisté aux défis de l’après-tsunami. Dans la seconde, le système de santé, plutôt sain avant la vague, s’est écroulé. 

     

    L’Indonésie, sévèrement touchée, lance des campagnes de santé publique. En Inde, c’est l’ensemble du service médical qui a progressé : une liste de maladies transmissibles existe, la vaccination est proposée à tous, les autorités de santé veillent au grain, et les structures locales se sont développées. La Thaïlande se distingue également par son incroyable résistance : le pays « n’a pas demandé d’aide internationale et a assez bien géré en interne son fardeau », souligne l’OMS. Le seul à avoir tenu sans soutien.

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