Agence de sûreté nucléaire

Bordeaux : un chirurgien reçoit une dose élevée de radioactivité

Un chirurgien orthopédique du CHU de Bordeaux a été exposé à une dose élevée de radioactivité. L’Autorité de sûreté nucléaire réclame des actions correctives et pointe plusieurs lacunes.

  • Par Julie Levallois
  • Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA
  • 22 Déc 2014
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    Incident au CHU de Bordeaux (Gironde). Un chirurgien orthopédique a reçu une dose anormalement élevée de radioactivité sur l’année 2013-2014. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a mené une enquête sur les circonstances de l'incident, souligne plusieurs manquements au protocole de radioprotection dans l’établissement.

     

    Des risques pour la santé

    L’alerte est lancée en octobre dernier : les résultats du suivi dosimétrique passif révèlent que le chirurgien orthopédique a reçu une dose de 25 mSv en un an, probablement liée à la manipulation d’appareils de radiologie (rayons X) au bloc. La norme est fixée à 20 mSv. « Les investigations menées par l'établissement n'ont pas permis d'identifier les causes de cette exposition et, notamment, si le praticien utilisait de façon régulière les équipements de protection individuelle », signale l’ASN dans un communiqué. En revanche, il est prouvé que le chirurgien ne portait pas de « dosimètre opérationnel », qui affiche en temps réel la dose reçue. Et ce n’est pas la première fois que de telles lacunes sont mises en évidence.

     

    L’exposition régulière aux rayons X a un impact à long terme. Ces rayons modifient les propriétés chimiques des constituants de la cellule, et altèrent le matériel génétique (ADN). Selon le niveau d’exposition, ils peuvent induire une stérilité, des nausées, des cancers mais aussi, à très haute dose, des atteintes aux organes ou un décès.

     

    Une profession très surveillée

    Pour réduire les risques, le chirurgien « doit immédiatement faire cesser l’exposition et appliquer l’ensemble des règles de gestion prévues par le Code du Travail », selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), qui ajoute que « le secteur médical a été le premier à utiliser couramment des sources radioactives (radiothérapie, médecine nucléaire, radiodiagnostic). »

     

    L’ASN a également réclamé des « actions correctives » au CHU de Bordeaux : port de dosimètres opérationnels, équipements de protection corrective. Cette protection est importante puisque l’exposition médicale aux rayonnements est la deuxième source d’exposition des Français, selon un récent rapport de l’ASN. Les médecins sont particulièrement surveillés. Un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), paru en 2013, montre que professions médicales et vétérinaires représentent 62 % des effectifs surveillés. Mais les incidents sont rares : la dose individuelle moyenne est inférieure à 0,5 mSv.

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