Moins agressifs, plus attentionnés
Grossesse: les variations hormonales touchent aussi les hommes
Durant la grossesse, les niveaux de testostérone et d’œstradiol des hommes chutent, modifiant ainsi leur comportement.
Les symptômes de la grossesse ne sont pas l’apanage des femmes. Les hommes eux aussi en sont victimes. Certes, ils ne connaissent pas les joies des nausées matinales et des sautes d’humeur. Mais leur corps se prépare, à sa manière, à l’arrivée d’une progéniture.
Une étude publiée dans l’American Journal of Human Biology montre ainsi que, tout comme les femmes, les taux hormonaux des hommes se modifient à l’approche de l’accouchement. Les chercheurs ont ainsi suivi 29 couples au cours de la grossesse et ont mesuré leurs niveaux d’hormones.
Moins de testostérone
Chez la femme, quatre hormones grimpent en flèche – la testostérone, le cortisol, la progestérone and l’œstradiol (forme d’œstrogènes). Les œstrogènes ont un effet excitant, alors que la progestérone a plutôt un effet sédatif. Le cortisol, lui, est associé au stress. Bref, toute une chimie nécessaire au bon développement du fœtus, et qui explique aussi l’hyperémotivité propre aux femmes enceintes.
Quant aux hommes, c’est plutôt le contraire. Dans les mois qui précèdent la naissance, leurs niveaux de testostérone et d’œstradiol chutent. Les chercheurs ignorent la cause exacte de ce phénomène méconnu. Mais tout laisse à penser que les hommes se préparent biologiquement à être de bons pères.
Moins agressif, plus attentionné et fidèle
Ainsi, la baisse de la testostérone aurait vocation à rendre l’homme moins agressif et plus attentionné dans les premiers mois de la vie de son enfant. Cette chute hormonale pourrait aussi limiter le désir sexuel de l’homme, de manière à ce qu’il reste fidèle - dans les premiers mois de sa paternité, tout du moins. Quant à la chute d’œstradiol, elle permettrait à l’homme de se concentrer sur ses nouvelles responsabilités.
Malgré tout, la portée de l’étude est à relativiser, en raison du faible nombre de sujets. En outre, ces modifications hormonales restent très limitées chez l’homme, qui retrouve rapidement ses niveaux de testostérone d’antan. Dommage...