Etude de la Dares
Pénibilité au travail : les ouvriers non qualifiés en première ligne
Horaires décalés, travail répétitif, en France, 4 salariés sur 10 s'exposent à au moins un des facteurs de pénibilité au travail, révèle une étude de la Dares.
Posture pénible, bruit nocif, vibrations mécaniques, les conditions de travail difficiles sont nombreuses et prennent des formes différentes suivant les métiers. Et selon un nouveau rapport de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), quatre salariés sur dix s'exposent à au moins 3 des 10 facteurs de pénibilité au travail définis par la loi du 20 janvier 2014 dans le cadre de réforme des retraites. Les secteurs ouvriers et de l’intérim sont les plus touchés.
Un quart des ouvriers cumulent les trois facteurs
Les trois facteurs de pénibilité en question comprennent les « contraintes physiques marquées », le « travail en environnement agressif » et « les rytmes de travail contraints ». Selon l'étude, 70 % des ouvriers s’exposent au moins à l'une de ces catégories, contre 12 % dans les professions cadres ou intellectuelles. Les employés de commerce connaissent également bien ces problèmes (48 %). Par ailleurs, plus d’un quart des ouvriers cumulent au moins trois expositions à un facteur de pénibilité.
Travail en environnement agressif
« Les contraintes physiques marquées » arrivent en tête de liste des facteurs. Ils font notamment référence à des postures pénibles ou douleureuses et des ports de charges lourdes. Là encore, les ouvriers enregistrent le plus haut taux d’exposition (43 %). La catégorie "travail en environnement agressif", comprend notamment le bruit nocif et l’exposition aux produits chimiques. Des conditions souvent rencontrées par les aides soignants (26 %), les agents de services hospitaliers (36 %), les aides à domicile et aides ménagères (27 %) ainsi que les coiffeurs et esthéticiens (56 %).
Enfin, "le rythme de travail contraints" se réfère aux horaires nocturnes ou décalés ainsi qu'au travail répétitif. Des critères qui concernent 34 % des ouvriers non qualifiés (jeunes itérimaires), contre environ 25 % des ouvriers qualifiés et des employés de commerce et de services.
Pas de compte prévention pénibilité
Des critères qui pourraient s’expliquer par le recrutement de salariés en bonne santé. En effet, ces emplois requièrent une certaine solidité, si bien que les personnes à la santé fragile ne sont pas forcément à même d’occuper ce type de postes.
Ce dispositif instauré par le gouvernement permettra d’ajouter un point ou deux sur le compte, en fonction du nombre de facteurs auxquels ils sont exposés. Ces points peuvent se convertir en heures de formation, en passage à temps partiel en fin de carrière avec maintien de rémunération ou en trimestres de retraite. Cependant, la Dares précise que les facteurs énoncés dans l’étude ne sont pas les mêmes que ceux définis par le gouvernement, car les chiffres « ne permettent pas de quantifier précisément les populations concernées».