Selon une étude de l'Inserm
Endométriose : une piste de traitement pour les formes sévères
Des chercheurs de l'Inserm ont découvert une molécule chez les femmes atteintes d'une forme sévère d'endométriose qui serait potentiellement associée au stress oxydatif.
Des chercheurs français de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont peut-être trouvé un moyen de diminuer les effets de l’endométriose sévère, une maladie de l’utérus qui affecte le plus souvent les femmes de 20 à 40 ans. Selon les chercheurs, cette pathologie serait liée au stress oxydatif (1). Une découverte qui, selon eux, pourrait constituer une nouvelle approche thérapeutique.
Identifier une molécule pour freiner la diffusion des cellules utérines
C’est à l’hôpital Cochin (Paris) que l'équipe de Frédéric Batteux, auteur principal de l'étude, s’est penchée sur l’étude cellulaire de 150 jeunes femmes atteintes d’endométriose. Après avoir prélevé du liquide péritonéal de ces patientes (liquide qui agit comme un lubrifiant situé au niveau de la cavité abdominale), les chercheurs ont identifié des protéines qui présentaient des signes de stress oxydatif chez les femmes qui souffraient d’une forme sévère d’endrométriose.
Ils ont ensuite testé l’action de ces protéines sur la souris. Objectif : identifier une molécule capable de freiner efficacement la multiplication et la diffusion des cellules utérines en dehors de la cavité de l’utérus. Cependant, les scientifiques de l'Inserm ne sont pas encore en mesure de déterminer précisément la nature de la relation de cause à effet entre l’endométriose et le stress oxydatif.
« A ce stade, nous ne savons pas si l’endométriose est à l’origine de ce stress ou si c’est l’inverse. Mais des expériences conduites in vitro montrent que le fait d’inhiber ce stress oxydatif bloque la prolifération des cellules endométriales », décrit Pietro Santulli, co-auteur des travaux.
Une maladie méconnue
L’endométriose est une maladie gynécologique incurable, très douloureuse mais surtout mal connue. Elle touche une femme sur dix environ et entraîne dans 25 à 50 % des cas une infertilité. En moyenne, sept ans et demi s’écoulent entre l’apparition des symptômes et le diagnostic définitif. L’endométriose se manifeste d’abord par des douleurs très fortes lors des règles. Le plus souvent, c’est ce symptôme qui alerte les patientes.
Autre manifestation courante de l’endométriose : la souffrance lors des rapports sexuels, mais aussi lorsque les malades vont aux toilettes.
La maladie peut aussi être asymptomatique. Elle est alors découverte lorsque la patiente ne parvient pas à concevoir naturellement. Les douleurs de l’endométriose sont causées par le développement de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. Cela provoque des lésions, des adhérences et des kystes dans les organes colonisés (appareil génital, vessie, rectum).
Il existe des traitements pour soulager ces maux, mais qui présentent l'inconvénient majeur d'entraîner l'infertilité chez ces femmes malades. D'où l'intérêt de trouver une autre approche thérapeuthique qui permettrait à ces femmes de soulager leur douleur sans interférer avec leur fertilité.
(1) Agression biochimique des constituants de notre organisme par des molécules agressives, les radicaux libres, provenant de l'oxygène respiré.