Femme décédée lors d'un accouchement

Maternité d'Orthez : l'anesthésiste a été remise en liberté

L'anesthésiste belge, mise en cause après le décès d'une patiente à la maternité d'Orthez, a été remise en liberté ce jeudi sous contrôle judiciaire. Elle a reconnu avoir bu de l'alcool avant l'intervention.

  • Par la rédaction
  • DURAND FLORENCE
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  • 11 Déc 2014
  • A A

    Sa deuxième demande de remise en liberté aura été la bonne. L'anesthésiste belge de la maternité d'Orthez placée en détention provisoire en France après le décès d'une patiente fin septembre a donc été libérée ce jeudi matin.


    Un accouchement cauchemar
    Dans ce drame, Helga Wauters avait pourtant reconnu devant les enquêteurs « avoir bu » le 26 septembre, un soir où elle avait la charge d'une femme de 28 ans en train d'accoucher. Après avoir pratiqué une péridurale sur la patiente, Mme Wauters était sortie boire « un verre de rosé » chez des amis. Mais l'accouchement se passant mal, elle avait été rappelée pour participer à une césarienne.
    A son retour à l'hôpital d'Orthez, l'anesthésiste sentait l'alcool et son comportement et son élocution ont paru étranges à ses collègues. La situation a alors tourné au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste a utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente et intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la jeune femme sera transférée à l'hôpital de Pau où elle succombera quatre jours plus tard. Son bébé est lui sain et sauf.

    Interdiction d'exercer la médecine
    Face à ces éléments, les juges de la Cour d'appel qui se sont penchés sur l'appel interjeté par le Parquet (après la décision d'un juge de remettre en liberté l'anesthésiste) ont précisé que cette remise en liberté est assortie d'une « obligation de résidence en France, d'une interdiction de sortie du territoire, de l'interdiction d'exercer la médecine, de l'obligation de fréquenter un centre de lutte contre l'alcoolisme ainsi que d'une caution de 50 000 euros ». 
    « C'est une décision regrettable qui va être difficile à accepter », a estimé dans le quotidien Le Monde l'avocat de la famille de la victime, Me Philippe Courtois. « Même si les conditions sont plus drastiques que celles demandées par le juge des libertés et de la détention » initialement, « cette personne sera soumise à elle-même car elle a une obligation de soins mais elle peut sortir le soir et seule », a déclaré Me Courtois, jugeant que cela présentait « un risque pour elle-même et pour les autres. »

    Pour rappel, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Aquitaine a annoncé le 23 octobre la fin des accouchements à la maternité d’Orthez, faute d’obstétriciens. La drame intervenu à la fin septembre a précipité cette décision qui courait depuis plusieurs mois.

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