Etude Irdes

La "fuite de cerveaux médicaux" est positive pour les pays pauvres

Chez les médecins, partir à l'étranger pour exercer est devenu chose courante. Et les répercussions de ces émigrations sur les pays d'origine seraient globalement positives, selon une étude de l'Irdes. 

  • Par Léa Drouelle
  • AP/SIPA
  • 04 Déc 2014
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    L’expatriation est une pratique de plus en plus courante. Et les médecins n’échappent pas à la règle. L’Asie serait d’ailleurs le pays le plus concerné par ce phénomène, notamment l’Inde qui détient le record avec plus de 71 000 médecins expatriés en 2004, selon les chiffres d’une étude de l’ Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé (IRDES) basée sur des données 1991-2004.

    La France en 25ème position
    Les Philippines arrive en seconde place du classement des pays exportateurs avec plus 20 000 médecins partis à l’étranger, suivis du Canada (plus de 18 000), du Royaume-Uni (plus de 17 000) et de l’Afrique du Sud (plus de 16 000). La France, elle, n’arrive qu’en 25ème position avec 4 333 médecins qui pratiquent à l’étranger, dont une grande majorité a choisi ses voisins européens (Allemagne, Italie, Suisse). Selon l'étude de l’Irdes, l’émigration des médecins asiatiques vers les autres continents s’inscrit dans une perspective historique. « Dès les années 1970, la moitié des médecins dans le monde provenait d’Asie, alors qu’ils venaient encore principalement d’Europe dans les années 50 ». 

    Les raisons qui poussent les médecins à s’expatrier
    A eux seuls les Etats-Unis et le Royaume-Uni représentent 80 % des émigrations des médecins à travers le monde en 2004, principalement en raison de l'anglais comme langue officielle et de leurs larges espaces de recrutement. Selon l’Irdes, ces mouvements migratoires des pays en voie de développement vers des pays développés, s’expliquent principalement par les conditions de travail salariales et environnementales. En Afrique par exemple, les contextes épidémiques (propagation du VIH par exemple) ont considérablement détérioré les conditions médicales et sanitaires du pays. 









    Un apport financier important au pays d’origine
    On pourrait penser à première vue, que cette « fuite de cerveaux médicaux » nuit aux pays en voie de développement. Mais les études antérieures et les statistiques prouvent que au contraire, elle se révèlerait même positive pour ces pays. D’une part, parce qu’une partie des fonds financiers générés par l’activité des médecins expatriés à l’étranger qui peuvent atteindre des montants « assez importants », est reversée aux pays d’origine et contribue ainsi favorablement à son économie. D’autre part, le retour des médecins dans leurs pays d’origine crée une « expérience de partage » avec les autres médecins restés sur place, à qui les premiers peuvent transmettre leur savoir-faire acquis à l’étranger. Le récit des médecins expatriés peut aussi influencer les futures générations et les inciter à devenir médecins à leur tour, même si « ce dernier critère ne compense pas le nombre de départs à l’étranger », précise l’Irdes. 

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