Centre Hospitalier Annecy Genevois
Première autorisation pour un prélèvement d'organe à coeur arrêté
L'hôpital d'Annecy a été autorisé à prélever des organes sur une personne décédée par "arrêt du cœur contrôlé", c'est-à-dire après limitation ou arrêt des traitements en raison du pronostic du patient.
Le prélèvement d'organes sur une personne décédée est désormais autorisé lorsque que l'équipe médicale décidera de stopper les traitements en raison du pronostic du patient. C'est ce que révèle France info sur son site ce mardi 2 décembre.
Une possibilité depuis la loi Leonetti
Cette première en France a été réalisée au Centre Hospitalier Annecy Genevois (Haute-Savoie). Jusqu'à présent, la plupart des prélèvements en France sont effectués sur des patients décédés à la suite d'un arrêt cardiaque non-contrôlé ou lorsque la personnle est en mort cérébrale, à la suite d'un accident de la route par exemple.
Mais depuis 2005, la loi Leonetti sur la fin de vie encadre les modalités de décision et de mise en œuvre de la limitation et l’arrêt des thérapeutiques (LAT) chez les patients en fin de vie dont la réanimation est jugée infructueuse. Il s’agit d’une procédure collégiale réalisée en accord avec la volonté du malade ou de ses proches.
De bons résultats en terme de greffe à l'étranger
Une première en France donc mais pas à l'étranger puisque le prélèvement sur les personnes décédées dans le cadre d’un arrêt des thérapeutique est déjà réalisé dans plusieurs pays européens depuis de nombreuses années (1989 au Royaume-Uni), avec de bons résultats en termes de greffe. Aux Pays-Bas, il représente environ 51 % des prélèvements et 38% au Royaume-Uni.
Précision importante, ces prélèvements après arrêt de soins "inutiles" font l’objet d’un protocole strict rédigé par l’Agence de la biomédecine que les centres hospitaliers pilotes s'engagent à respecter (signature d'une convention avec l'Agence).
La phase de pilotage qui vient d'être entamée à Annecy durera 2 ans afin de disposer d’une période suffisante pour évaluer les résultats du programme et réaliser un bilan.
Pour les experts de la greffe, l'intérêt d'une telle pratique est qu'elle augmente le nombre d'organes disponibles pour des dons, et réduit ainsi l'attente pour les demandeurs de greffes. Il faut rappeler, en effet, que la durée d'attente moyenne pour un rein est de trois ans en France.