Problèmes de contraception, d'argent...

Grossesses non désirées : près d'un homme sur quatre est concerné

Selon une étude, 22,5% des hommes à l’origine d’une grossesse au cours des 5 dernières années avouent que cette grossesse n’était pas intentionnelle. A l'origine, on trouve aussi bien des problèmes financiers que de couple. 

  • Par la rédaction
  • SIERAKOWSKI/NICOLAS/ISOPIX/SIPA
  • 01 Déc 2014
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    Les grossesses non désirées existent aussi chez les hommes ! En effet, selon une étude de l'Inserm publiée il y a quelques jours, près d’un quart des hommes se déclarant à l’origine d’une grossesse au cours des cinq dernières années avoue que cette grossesse n’était pas intentionnelle.
    Un chiffre qui montre la nécessité de responsabiliser les hommes autant que les femmes, selon les auteurs.

    Une étude sur 3 400 hommes de 15 à 49 ans
    Pour comprendre ce phénomène, Anna Kagesten (université Johns Hopkins, Baltimore, Etats-Unis), premier auteur de ces travaux, et ses collègues français ont interrogé 3 400 hommes âgés de 15 à 49 ans, sélectionnés totalement au hasard. L’objectif : identifier « leurs » facteurs associés aux grossesses non désirées.
    Les questions posées portaient sur les grossesses dont ils étaient à l’origine et sur leurs intentions de fécondité au moment où chaque grossesse était survenue. L’accent était ensuite mis sur les cinq dernières années, pour tenter d’identifier des facteurs associés aux grossesses non désirées.

    Le jeune âge ou une relation instable 
    Les résultats montrent que parmi les hommes hétérosexuels et sexuellement actifs, 5 % ont connu un épisode de grossesse non désirée dans les cinq dernières années. Et parmi l’ensemble des grossesses déclarées au cours de la même période, 22,5 % n’étaient pas intentionnelles, c’est à dire non souhaitées ou non prévues.
    « L’analyse des facteurs associés à ces événements montre qu’ils ne sont pas tant liés à la personne qu’aux changements de situation au cours du temps. Une grossesse non prévue peut devenir désirée quand le contexte change », explique Caroline Moreau.
    Parmi ces facteurs contextuels, on trouve une situation économique et financière dégradée de l’homme, le jeune âge, une relation instable avec la partenaire, le fait que la grossesse interfère avec les plans professionnels ou encore le rang de la grossesse. Une troisième ou quatrième grossesse est par exemple plus souvent non désirée.
    Précision importante, cette recherche a démontré que le niveau d’éducation n’avait, en revanche, pas d’incidence sur les grossesses non désirées chez les hommes. Mais aussi que la survenue d’une grossesse non désirée pendant les études ne raccourcit pas la durée de celles-ci, contrairement à ce qui est observé chez les femmes.


    Un problème de contraception 
    Par ailleurs, dans la majorité des cas, les grossesses non désirées par les hommes sont liés à une mauvaise utilisation de la contraception, ou à un problème d’efficacité de celle-ci.
    En détails, dans 72 % des cas, une contraception était utilisée, souvent un préservatif (23 %) ou une pilule prise par leur partenaire (33%). « En cas de relation instable, l’homme déclare souvent qu’il pensait que sa partenaire prenait une contraception bien qu’il n’en ait pas discuté avec elle. La contraception doit s’adapter aux changements de circonstance. Compte tenu du fait que les hommes jeunes n’ont pas d’alternative au préservatif comme moyen de contraception, il faut qu’ils se sentent responsabilisés par rapport à leur fécondité et qu’ils en discutent avec leur partenaire », conclut Caroline Moreau.

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