A l'initiative de l'AMUF
Compte pénibilité : les urgentistes menacent de faire grève à Noël
Les fêtes de fin d’année sont une période des plus délicates pour les personnels hospitaliers et surtout les urgentistes. Mécontents d'être exclus du compte pénibilité, ils menacent d'une grève à Noël.
La liste des médecins qui feront grève entre fin décembre et début janvier s'allonge. Après l'ensemble des syndicats de la médecine libérale (généralistes et spécialistes) et les cliniques privées (à partir du 5 janvier) c'est maintenant l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) qui a décidé de s’associer au mouvement de grève entre Noël et le Jour de l’an. Mais pour ces derniers, ce n'est pas le projet de loi santé de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui pose problème. Ils vuelent se battre sur la question de la pénibilité.
43 % des médecins hospitaliers trouvent leur métier pénible
En effet, alors que d'après une enquête récente 43 % des médecins hospitaliers trouvent leur travail pénible, l'AMUF a posé mercredi soir un ultimatum au ministère de la Santé sur la question de la pénibilité: « si nous n'obtenons pas de réponse lors de la prochaine réunion, prévue dans une quinzaine de jours, il y a des chances qu'il y ait un mouvement de grève », a indiqué Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF au site 20minutes.
Ce dernier ajoute que « les médecins hospitaliers sont très remontés de se voir exclus du compte pénibilité, réservé aux salariés du privé dès le 1er janvier 2015. N'étant pas fonctionnaires, ils ne bénéficient pas non plus de la catégorie active (qui permet notamment des départs en retraite anticipée). » « Il faut des mesures spécifiques pour les praticiens hospitaliers. Nous demandons, par exemple, de ne pas être obligés de travailler plus de 48 heures par semaine comme le prévoit une directive européenne », a proposé le Dr Christophe Prudhomme.
Pour rappel, plusieurs enquêtes ont déjà montré que ces praticiens hospitaliers travaillent souvent entre 60 et 80 heures par semaine.
Des rémunérations pas à la hauteur des missions
Par ailleurs, ces urgentistes se plaignent aussi des disparités de rémunération. « Les médecins universitaires et chefs de clinique gagnent 200 euros de plus par garde que les praticiens. Les médecins libéraux ont, eux, obtenu la défiscalisation d'une partie ou l'intégralité de leur rémunération quand ils font de la permanence des soins », a expliqué dans le quotidien le DrPatrick Pelloux, président de l'AMUF. « Nous les urgentistes, on en a assez », a-t-il rajouté.
Dans ce contexte, ces urgentistes confient dans les médias que l'appel à la grève de leurs collègues libéraux a été un élément déclencheur. Et comme Noël est une période toujours très dure pour les urgences, cette menace aura sans doute du poids dans le bras de fer qu'ils ont engagé avec le gouvernement.