Rapport de l'OMS
Noyade : 42 personnes meurent toutes les heures
L’OMS analyse dans son premier rapport mondial sur la noyade l’une premières causes de décès dans le monde. Les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement exposés.
Chaque année, 372 000 personnes meurent noyées dans le monde – soit 42 toutes les heures. La noyade est l’une des dix premières causes de décès sur la terre. Pour prévenir les populations, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a décidé de produire un rapport, le premier en la matière.
Enfants, hommes, pauvres
On y apprend ainsi que la noyade touche en priorité les plus jeunes : plus de la moitié des noyés ont moins de 25 ans, et les taux de noyade sont les plus élevés chez les enfants de moins de cinq ans. Autre constat : les hommes ont deux fois plus de risques que les femmes de se noyer.
La plupart des noyades (90%) surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et c’est dans les régions africaine, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental que les taux sont les plus élevés. Le rapport ne tient pas compte des noyades motivées par un suicide ou un homicide, ni de celles consécutives à un accident tel que le chavirement d’un ferry. Malgré tout, selon l’OMS, les chiffres relatifs aux noyades restent sous-évalués dans certains pays.
Apprendre à nager et à secourir
L’agence onusienne le martèle : les Etats ne sont pas impuissants. « La noyade est une cause de décès évitable. Les autorités nationales et locales doivent mettre en œuvre les mesures de prévention simples proposées par l’OMS », écrit Margaret Chan, directrice générale de l’OMS.
Le rapport énumère ainsi les mesures qui pourraient modifier la donne et empêcher des milliers de personnes de sombrer dans les eaux de la planète. « Installer des barrières pour limiter l’accès aux plans d’eau ; enseigner les bases de la natation et les manœuvres de secourisme ; améliorer la réglementation relative à la sécurité à bord des bateaux de plaisance, des navires de commerce et des ferries…».
Baignoires, seau, égout…
Le rapport souligne également la nécessité d'intégrer la prévention de la noyade dans plusieurs débats sur des sujets d'actualité, tels que le changement climatique, qui entraîne une augmentation du nombre d'inondations, ou les migrations de masse, en particulier la question des demandeurs d'asile qui voyagent dans des embarcations.
« Je pense qu’il est impossible de prendre en charge ce que l’on ne peut pas mesurer. Et on n’a jamais encore entrepris de mesurer toute l’ampleur du problème de la noyade dans le monde», a souligné Michael R. Bloomberg, ancien maire de New York et fondateur de Bloomberg Philanthropies, qui a financé le rapport.
Etienne Krug, coauteur du rapport, rappelle ainsi que « presque toute étendue d’eau représente un risque. La noyade est un accident de la vie quotidienne qui peut survenir dans une baignoire, un seau, un étang, un cours d’eau, un égout ou encore une piscine ».