Dans les poissons gras, l’huile de noix

Les oméga 3 protègent le cerveau avant la naissance

De l'embryon à l'âge adulte, les acides gras polyinsaturés sont importants pour le développement du cerveau et pour réduire les troubles coginitifs.  

  • Par Arnaud Aubry
  • L'apport en oméga 3 peut être amélioré grâce à des compléments alimentaires - ANGOT/SIPA
  • 13 Nov 2014
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    A tous les âges de la vie, les oméga 3 et oméga 6 protègent le cerveau. C’est ce que montre un article publié dans la revue Nature Reviews Neuroscience et qui synthétise l’état actuel des connaissances. Les oméga 3 et les oméga 6 sont des des acides gras polyinsaturés (AGPI), parfois aussi appelés acides gras essentiels, que l’on trouve uniquement dans l’alimentation : ils sont particulièrement présents dans les poissons gras (thon, sardine, maquereau) mais aussi les huiles de noix, de soja.

    Impact sur le système immunitaire

    L’article montre que dès la période périnatale, les oméga 3 et 6 sont essentiels pour le développement et la protection du cerveau. Ainsi, « chez l’animal de laboratoire, une carence en oméga 3 pendant le développement embryonnaire et la période de lactation altère le système immunitaire cérébral et la plasticité du cerveau », expliquent les chercheurs, citant une étude de l’unité Nutrition et Neurobiologie Intégrée (NutriNeuro) de l’Inra et de l’Université de Bordeaux.

    Les chercheurs Sophie Layé, directrice Inra de NutriNeuro et Richard Bazinet, professeur à l’Université de Toronto, ajoutent que l’apport en oméga 3 et 6 doit rester approprié aussi bien au cours du développement qu'à l’âge adulte, afin d’éviter les carences.

    Lutte efficace contre les inflammations

    L’acide docosahéxaénoïque (DHA) et l’acide archidonique (AA) sont les principales formes d'acides gras polyinsaturés dans le cerveau. Les auteurs rappellent que ces lipides participent à l’entrée du glucose dans le cerveau, la source énergétique principale de cet organe et ils sont de puissants modulateurs de la neuro-inflammation. Ils ont également un rôle important dans « la neurogénèse (le processus de création des neurones, ndlr) et la neuroprotection (la protection des neurones, ndlr) ».

    Les acides gras améliorent la mémoire

    Enfin chez les personnes âgées, les AGPI ont un rôle primordial pour réduire les troubles cognitifs. Citant une étude de 2012, les auteurs expliquent que « des chercheurs de l’Inra et de l’Université de Bordeaux ont montré chez des souris âgées qu’un régime enrichi en DHA dans le cerveau réduit la neuro-inflammation et la survenue de troubles cognitifs (comme la perte de mémoire) ».

    Prévenir l'apparition de la dépression

    Hormis leur implication dans la neurotransmission ou la survie des cellules, les AGPI sont également impliqués dans la régulation de l’humeur. Des travaux récents menés par les chercheurs de l’unité NutriNeuro décryptent « chez la souris comment des apports alimentaires déséquilibrés perturbent leur comportement émotionnel ».

    Les scientifiques ont montré qu’une carence en oméga 3 conduit à un état de stress chronique et au développement de comportement de type anxieux, du fait de la modulation de la morphologie du cortex préfrontal. Leurs résultats rappellent également l'importance d’un régime riche en oméga 3 pour prévenir l’apparition de la dépression. Mais en réalité, les apports réels de consommation sont en dessous de la moitié des recommandations.

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