Institut national de veille sanitaire
Diabète en France : les régions pauvres sont les plus touchées
La prévalence du diabète traité augmente en fonction du niveau social, selon l'InVS. Ainsi, les zones les plus défavorisées (Nord-Pas-de-Calais, Picadie, Seine-Saint-Denis) sont les plus touchées.
Le diabète a provoqué la mort de 5,1 millions de personnes en 2013 dans le monde. C'est une personne qui meurt de cette pathologie toutes les six secondes. Et ce triste bilan n'épargne pas la France. A l'occasion de la Journée Mondiale du diabète organisée ce vendredi, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a rappelé hier dans son dernier BEH (1) que la prévalence du diabète traité pharmacologiquement n’a cessé d’augmenter ces dernières années en métropole, comme dans les DOM.
Seul motif d'espoir, une stagnation de cette hausse vient d'être constatée puisque depuis 2006, le taux de croissance annuel moyen calculé à partir du seul régime général est passé de 4,7 % sur la période 2006-2009 2 à 2,8 % sur la période 2010-2012.
L'autre constat à tirer de cette étude, ce sont les fortes disparités géographiques qui demeurent. Les plus pauvres restent les plus touchés.
Les régions du Nord et du Nord ont plus de diabétiques
En effet, une analyse de la prévalence par zone géographique effectuée en 2012 a confirmé les fortes disparités observées en 2009.
Elle montre que toutes les régions du Nord et du Nord-Est de la France se caractérisent par les prévalences les plus élevées : Nord-Pas-de-Calais (5,50 %), Picardie (5,46 %), Alsace (5,22 %) et Champagne-Ardenne (5,09 %).
À l’inverse, les prévalences les plus faibles étaient enregistrées dans l’ouest : Bretagne (2,94 %), Pays de Loire (3,71 %), Basse-Normandie (3,83 %) et Midi-Pyrénées (3,92 %).
S'agissant du niveau départemental, la prévalence du diabète traité était la plus élevée dans les DOM : Réunion (9,80 %), Guadeloupe (8,30 %), Martinique (9,24 %) et Guyane (7,12 %).
Et en France métropolitaine, ce sont la Seine-Saint-Denis (6,94 %), le Val-d'Oise (5,75 %), le Nord (5,64 %) et l’Aisne (5,63 %) qui avaient les prévalences standardisées les plus élevées.
L’Ille-et-Vilaine (2,84 %), le Finistère (2,87 %) et les Côtes-d'Armor (2,94 %) ont pour leur part les prévalences les plus faibles.
Prévalence du diabète traité pharmacologiquement standardisée sur la population française 2012 par département en 2012, France
Source : BEH N° 30-31 - 12 novembre 2014, InVS
Le diabète touche davantage les moins favorisées
Pour expliquer ces chiifres, l'InVS note que la prévalence du diabète traité augmente en fonction de l’indice territorial de désavantage social.
Ainsi, les zones géographiques de métropole socialement plus défavorisées (Nord-Pas-de-Calais, Picadie, Seine-Saint-Denis), avaient les prévalences de diabète les plus élevées.
De plus, les bénéficiaires de la CMU-C âgés de moins de 60 ans avait une prévalence du diabète traité pharmacologiquement supérieure à celle des personnes n’en bénéficiant pas (2,1 % versus 1,0 %).
Source : : BEH N° 30-31 - 12 novembre 2014, InVS
(1) Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, N° 30-31 - 12 novembre 2014, InVS