Etude comparative d'efficacité
Cancer du foie : les nano-médicaments doublent les chances de survie
Mis au point il y a un an, les nano-médicaments destinés à lutter contre le cancer font l'objet d'une étude clinique. Selon des résultats préliminaires, la survie des malades à 18 mois serait multipliée par 2.
Des nano-comprimés à la chirurgie laser en passant par les ultrasons focalisés, les traitements innovants contre le cancer se multiplient. Une étude clinique comparative de phase 3 menée dans 40 hôpitaux européens et américains évaluent actuellement l'efficacité des nano-comprimés, inventés en 2013.
Effets secondaires limités
Dans cette étude, les médecins évaluent l’effet de la doxurubicine encapsulée, l’un des dix nano- comprimés déjà disponibles sur le marché, sur les cancers du foie résistants à la chimiothérapie. « Ces nouveaux traitements permettent d’éviter les effets secondaires souvent importants qu’on observe dans la chimiothérapie classique, mais aussi de court-circuiter les phénomènes de résistance », explique à l’AFP le Pr Patrick Couvreur, l’un des inventeurs de ces nano-médicaments. Selon ce spécialiste, la survie des malades à 18 mois serait multipliée par 2.
Les nano-médicaments mesurent 10 à 1 000 nanomètres et peuvent circuler librement dans le corps sans être absorbés ni dissous, contrairement aux médicaments classiques que l'on injecte dans la circulation sanguine. Le principe est simple : il consiste à enfermer des médicaments à l'intérieur de minuscules capsules - 70 fois plus petites que les globules rouges – pour qu’elles traversent sans encombre la circulation sanguine et atteignent leur cible.
Cette approche a un double avantage. Les médicaments présents dans les nanocapsules ne se dispersent pas immédiatement dans l’organisme. Ils libèrent leur charge que lorsque l'enveloppe extérieure a été dissoute. Ainsi, on limite les effets toxiques, et notamment ceux des anti-cancéreux qui sont très importants. Du coup, il est possible d’administrer des doses plus importantes de médicaments.