Etude irlandaise
Musicothérapie : efficace dans la dépression des enfants
Selon une étude, la musicothérapie serait efficace pour traiterer la dépression chez les enfants et les adolescents. Les médecins l'envisagent en thérapie complémentaire
Comme le chantait Jean-Jacques Goldman, « la musique est bonne, sonne et guide nos pas ». Bonne pour tout le monde, et à tout âge. Elle est aussi efficace dans la dépression des enfants et des adolescents, selon une étude irlandaise.
Ateliers d’improvisation musicale
Des chercheurs de l’université de la Queen’s University de Belfast (Irlande du Nord), ont suivi 252 enfants âgés de 8 à 16 ans atteints de troubles psychologiques sévères pendant 12 semaines. Tirée au sort, la moitié d’entre eux a suivi des ateliers individuels hebdomadaires d’improvisation musicale d’une demi-heure. Parmi ces enfants, un tiers d’entre eux souffraient d’une dépression. Les ateliers offrent l’opportunité à ces enfants de s’exprimer sous une forme non-verbale, avec plusieurs instruments de musique. Pour ce faire, des enfants demandent au musicien qui les accompagnent de jouer des morceaux de leur choix.
Des améliorations dès les 3 premiers mois
A la suite de ces activités, les psychologues se sont penchés sur l’état psychologique des enfants en tenant compte de leur estime de soi et de leurs rapports familiaux. Des améliorations ont été constatées dès les trois premiers mois. « C'est la première fois qu'une étude fournit des résultats robustes. En outre, le suivi à trois mois, toujours en cours, semble montrer que ces améliorations se maintiennent dans le temps. Elles sont certainement associées au choix du programme basé sur les échanges, la communication et la créativité », résume le Pr Sam Porter, auteur principal de l’étude.
Une approche thérapeutique complémentaire
Les raisons des effets bénéfiques de la musicothérapie demeurent inexpliquées. Les scientifiques savent seulement que la musique est un vecteur de plasticité cérébrale qui facilite le développement de nouvelles connexions entre les neurones. Mais suite aux résultats de l’étude, les auteurs l’envisagent comme un traitement complémentaire qui permettrait, à terme, de réduire les doses d’antidépresseurs prescrites aux enfants et aux adolescents.
En France, la dépression est la principale cause de maladie et de handicap des jeunes âgés de 10 à 19 ans, selon un rapport publié mercredi 14 mai par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).