Etude québécoise

Cancer de la prostate : les hommes à femmes seraient mieux protégés

Dom Juan, Casanova, coureurs de jupons… Des qualificatifs souvent péjoratifs pour les hommes qui multiplient les partenaires sexuelles. Pourtant, cela réduit leur risque de cancer de la prostate.

  • Par Audrey Vaugrente
  • BEBERT BRUNO/SIPA
Mots-clés :
  • 28 Oct 2014
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    Les « hommes à femmes » ont un avantage sur les autres. Ce n’est pas de séduction qu’il s’agit, mais bien de leur santé. Par rapport à ceux qui n’ont eu qu’une partenaire au cours de leur vie, les Dom Juan et autres Casanova risquent moins de développer un cancer de la prostate. C’est le résultat d’une étude de l’université de Montréal (Canada), publiées dans la revue Cancer Epidemiology.

     

    Les Dom Juan auraient moins de cancers

    Une équipe 100 % féminine, donc impartiale, a mené cette étude. Les chercheuses québécoises ont interrogé plus de 3 200 hommes, dont la moitié a reçu un diagnostic de cancer de la prostate entre septembre 2005 et août 2009. De manière surprenante, le risque de développer une tumeur est réduit de 28 % chez les hommes qui ont connu, au sens biblique du terme, plus de 20 femmes dans leur vie. La probabilité qu’ils développent une forme agressive de cancer de la prostate est également réduite de 19 %.

     

    « Il est possible que le fait d’avoir eu plusieurs partenaires sexuelles féminines se traduise par une fréquence d’éjaculation plus élevée, dont l’effet protecteur contre le cancer de la prostate a été observé précédemment dans des études de cohorte », analyse Marie-Elise Parent, co-auteur de cette étude. En effet, les études ont suggéré que l’éjaculation diminue la concentration de substances carcinogènes présentes dans le fluide prostatique.

     

    Des résultats différents chez les les homosexuels

    Si les résultats prêtent à sourire, ils sont tout à fait sérieux, et ils suggèrent que le nombre de partenaires sexuels impacte l’apparition d’un cancer. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel partenaire. En effet, les hommes, qui ont eu des relations avec plus de 20 hommes, sont deux fois plus à risque de manifester une tumeur à la prostate que ceux qui n’en ont fréquenté aucun. Cette association « pourrait relever d’une plus grande exposition à des IST, ou encore il se pourrait que la pénétration anale produise un traumatisme physique à la prostate », suggère le Dr Parent, tout en reconnaissant qu’il s’agit d’hypothèses « hautement spéculatives. »

     

    Mais là aussi, l’importante du nombre de partenaires compte. La probabilité que cette tumeur soit moins agressive est 500 % plus élevée s’ils en ont connu plus de 20 que s’ils n’en ont rencontré qu’un. De là à faire de la multiplication des partenaires un message de santé publique ? « Nous n’en sommes pas là », sourit Marie-Elise Parent. 

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