En Sierra Leone
Ebola : un infirmier anglais guéri retourne sur le terrain
Un infirmier anglais qui avait été contaminé par Ebola cet été et avait été rappatrié au Royaume-Uni le 24 août dernier est reparti en Sierra Leone et a repris le travail à l'hôpital.
Inconscience ou courage ? William Pooley, un infirmier de 29 ans qui a survécu au virus Ebola, a annoncé qu’il souhaitait retourner en Afrique pour lutter contre l’épidémie. « Je suis assez impatient à l’idée d’y retourner. J’ai l’impression qu’en partant prématurément, je n’ai pas fait tout ce que j’avais à faire », a ainsi déclaré William Pooley au micro de la BBC. Il a ajouté qu’il y avait une « vraie urgence » en Sierra Leone et qu’il était « ravi » d’être de retour sur le front. Selon la BBC encore, il a recommencé aujourd'hui à travailler à l’hôpital de Freetown, la capitale de la Sierra Leone.
Deux types d'anciens patients
Reste à savoir s’il risque d’être contaminé par Ebola une deuxième fois. « Pour quelqu’un qui a guéri uniquement grâce à son système immunitaire, c’est-à-dire le cas de toutes les personnes qui sont touchées par Ebola en Afrique, il y a de grandes chances qu’il soit immunisé à long terme pour le même type de virus », explique Sylvain Baize, immuno-virologue et responsable du Centre National de Référence (CNR) des Fièvres Hémorragiques Virales. Mais « pour quelqu’un qui a été soigné avec un médicament expérimental comme le Zmapp - c’est le cas de William Pooley - je suis moins catégorique car on n’a pas de recul », ajoute-t-il, avant de préciser tout de même « qu’il y a toutes les chances qu’il soit immunisé », même si ce n’est pas sûr à 100%. « On suppose que le virus Ebola se comporte comme le virus à l’origine des oreillons, de la rougeole ou encore de la variole : une fois que l’on a guéri de ces maladies, on est immunisé pour la vie », explique-t-il encore.
William Pooley a été traité durant les premiers stades de l’infection, avant l’apparition des hémorragies internes ou externes. Rapatrié en Angleterre le 24 août dernier, il a été soigné avec le médicament expérimental ZMapp - un privilège qui échappe aux patients malades en Afrique.
Plus de 4 500 personnes ont succombé au virus Ebola depuis le début de l’épidémie, la plus grave de l’histoire de cette maladie. Le bilan est d'ailleurs probablement deux à trois fois supérieur du fait de la défiance d'une partie de la population envers le système de santé.