Mauvaise régulation de la sérotonine
Dépression hivernale : des chercheurs ont identifié le coupable
Tristesse permanente, hypersomnie, boulimie. La dépression saisonnière fait son retour avec l’automne. Des chercheurs ont enfin compris son origine dans le cerveau.
Elle fait son retour chaque automne. La dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier, est associée au manque de lumière. Des chercheurs danois ont compris le mécanisme à l’oeuvre dans le cerveau. Les résultats de leurs travaux ont été présentés au Congrès du Collège européen de neuropsychopharmacologie (ESC) à Berlin (Allemagne).
Trouver le « bouton » dans le cerveau
Le « blues hivernal » touche jusqu’à une personne sur six dans les pays d’Europe du Nord. Nous sommes moins nombreux en France, mais ce trouble mental reste un fléau pour certains. Car à chaque fin d’année, c’est la même histoire : tristesse permanente, irritabilité, hypersomnie et boulimie. La dépression saisonnière est bien connue, son mécanisme l’était moins.
« Nous pensons avoir trouvé le bouton que le cerveau allume quand il doit ajuster la sérotonine aux changements saisonniers », résume Brenda Mc Mahon, qui a dirigé les recherches. Dans le trouble affectif saisonnier comme dans la dépression classique, c’est en effet la sérotonine qui est en cause. C’est plus précisément la façon dont le corps régule ce neurotransmetteur, qui affecte l’humeur, qui est perturbée.
Luminothérapie et antidépresseurs
L’équipe du Dr Mc Mahon a examiné 11 patients atteints de dépression saisonnière et 23 patients en bonne santé à l’aide de PET-scans, réalisés en été et en hiver. Les membres du premier groupe présentaient en moyenne des niveaux de transporteurs de la sérotonine 5 % plus élevés que les autres.
« Le transporteur de la sérotonine (SERT) véhicule la sérotonine jusqu’aux cellules nerveuses où elle n’est pas active; donc plus le SERT est actif, moins la sérotonine l’est », résume Brenda Mc Mahon. « La lumière du jour maintient ces paramètres à un niveau relativement bas. Mais quand les nuits s’allongent pendant l’automne, les niveaux de SERT augmentent, ce qui entraîne une chute des niveaux de sérotonine active. »
Ces découvertes servent surtout de confirmation, car les traitements ciblent la sérotonine : ils consistent à prescrire des antidépresseurs, réaliser une psychothérapie et surtout une luminothérapie.