Résistances, mauvaises prescriptions...
Les antibiotiques inefficaces dans 15% des cas
Dans une étude de grande envergure, publiée dans le BMJ, des chercheurs ont passé en revue plus de 21 ans de prescriptions d’antibiotiques.
C’est la plus grande étude jamais réalisée sur le sujet. Elle porte sur une période de 21 ans (de 1991 à 2012), pendant laquelle les auteurs ont examiné les taux d’échec des antibiotiques prescrits par les médecins généralistes britanniques pour des infections ordinaires. Plus de 60 millions de prescriptions ont ainsi été passées en revue.
Et le constat est sans appel. Dans 15% des cas, les traitements par antibiotiques échouent. Antibiorésistance, automédication, mauvaise prescription… Les raisons à l’origine de cet échec sont nombreuses, mais les auteurs ne les listent pas. Dans cette analyse de grande envergure, publiée dans le British Medical Journal (BMJ), ils se concentrent sur ce chiffre.
Les chercheurs parlent d’échec lorsqu’un nouvel antibiotique différent est prescrit dans les 30 jours suivant la première prescription, en raison d’une reprise de l’infection. Quatre types d’infections courantes sont ici étudiées :
- les infections des voies respiratoires supérieures (sinusites, maux de gorge…)
- les infections des voies respiratoires inférieures (pneumonies…)
- les infections de l’oreille (otites)
- les infections de la peau et des tissus mous (impétigo…).
Le taux de consultation d’un médecin généraliste a diminué au fil des années pour ces infections, mais le nombre de consultations avec prescription d’antibiotique augmente légèrement (de 63,9% des consultations en 1991 à 65,6% en 2012). L’antibiotique le plus couramment prescrit est l’amoxicilline (42% des prescriptions, avec un taux d’échec de 12,2%).