Campagne Octobre rose
Cancer du sein : Marisol Touraine engage les femmes à risque à se faire dépister
Pour la deuxième année, le mois d'octobre est placé sous le signe de la mobilisation contre le cancer du sein. Marisol Touraine a présenté ce mercredi les nouveautés de la campagne 2014.
« Je souhaite organiser pour les deux ans à venir, un débat scientifique et citoyen qui devra nous permettre de faire évoluer notre politique sur le dépistage du cancer du sein en tenant compte des attentes et des préoccupations des femmes concernées », a déclaré ce matin la ministre de la Santé Marisol Touraine, dans le cadre de la présentation de la nouvelle campagne d’Octobre rose, mois de mobilisation contre le cancer du sein.
Antécédents familiaux et prédispositions génétiques
Menée par l’Institut national du cancer (INCa) à la demande du ministère de la Santé et en partenariat avec l’Assurance maladie, la campagne de sensibilisation à la maladie fête ses 10 ans. La nouveauté 2014: sensibiliser les femmes concernées par le dépistage (âgées de 50 à 74 ans) présentant un risque moyen de développer un cancer du sein mais également celles présentant un risques élevé.
« Paradoxalement, les femmes qui se font dépister régulièrement, c’est-à-dire celles de plus de 50 ans, ne sont pas celles qui présentent le risque le plus élevé de développer un cancer du sein », souligne Marisol Touraine. Le risque élevé correspond à deux facteurs : les antécédents familiaux ou personnels de cancers du sein, d’une part, et les femmes porteuses d’une mutation génétique BRCA1 ou 2, d’autre part. « Sensibiliser ces femmes au dépistage est donc l’une de nos priorités cette année» ajoute la ministre.
Ecoutez Marisol Touraine, ministre de la Santé : « Une mammographie tous les ans s’adresse aux femmes présentant un risque moyen de développer un cancer du sein ».
Une information «loyale»
La ministre a aussi évoqué l’information «éthique et loyale» à l’égard des femmes sur les avantages et les inconvénients du dépistage. « Un dépistage par mammographie tous les deux ans à partir de l’âge de 50 ans, ainsi que chez les femmes à « risque élevé », permet de meilleures chances de guérison avec des traitements moins agressifs et une tranquillité d’esprit », a rappelé la présidente de l’INCa Agnès Busyn.
L’examen est par ailleurs remboursé à 100 % par la caisse d’Assurance maladie. Cependant, cet examen possède aussi des limites. Entre deux mammographies, le cancer peut apparaître. C’est ce qu’on appelle le cancer de l’intervalle. Par ailleurs, l’exposition aux rayons X peut parfois déclencher un cancer, même si ce risque est extrêmes rare : l’Inca recense 1 décès sur pour 100 000 femmes ayant réalisé une mammographie tous les deux ans à partir de l’âge de 50 ans.
Lutter contre les inégalités d’accès au dépistage
Troisième grand objectif de la campagne Octobre 2014 : lutter contre les inégalités sociales d’accès au dépistage. « 35 % des femmes ne font pas de dépistage du cancer du sein. La plupart d’entres elles sont issues de milieux défavorisés ou sont d’origine étrangère », selon l’INCa. A ce titre, l’Institut met un dispositif à leur attention. Il consiste notamment à diffuser des supports d’informations en langues étrangères (arabe, anglais, turc et mandarin) dans les grandes agglomérations.
L’INCa met également ses outils de dépistage à disposition des professionnels du secteur social dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé.) Selon l’INCa, une femme sur 8 sera concernée par le cancer du sein. Pourtant, une femme sur trois en France ne se fait toujours pas dépister ou pas régulièrement.
Ecoutez Marisol Touraine. « Le cancer du sein tue 12 000 femmes chaque année. Le dépistage permet de mieux le soigner."