Selon la Direction Générale de la santé

Ebola : la française infectée est traitée avec l'antigrippal Favipiravir

L'infirmière française de MSF contaminée par le virus Ebola serait traitée avec le "Favipiravir", un antigrippal japonais qui fait partie des traitements expérimentaux autorisés en France.

  • Par la rédaction
  • SIPANY/SIPA
  • 23 Sep 2014
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    Comment est soignée la première française infectée par le virus Ebola ? Rapatriée en France depuis le Liberia dans la nuit de jeudi à vendredi, on sait désormais qu'elle est traitée avec un médicament japonais, le Favipiravir ou « T-705 ». Une information de la Direction générale de la santé (DGS) relayée ce mardi par l'Agence presse médicale (APM) 

    Le Favipiravir : un antiviral contre la grippe
    Sur ce traitement, le Dr Eric Leroy, Directeur de Recherche à l’IRD (1), au sein de l’unité mixte de recherche "Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle", confiait récemment à pourquoidocteur : « Comme les autres traitements expérimentaux autorisés par l'OMS (2), c'est une piste intéressante. Le Favipiravir (T-705) de Toyama Chemical est un antiviral actif déjà connu pour combattre la grippe. Il agit contre une enzyme spécifique qui permet au virus Ebola de se multiplier. Mais avec ce produit là, on est très loin d'une homologation officielle et d'une efficacité comme il l'a déjà démontré pour la grippe ou pour d'autres virus. »
    « Ce produit n'a même pas été testé chez le primate. Le seul test a été fait in vitro (sur des lignées cellulaires) et chez un modèle de souris que l'on avait préalablement rendues déficientes en récepteur à interféron. Bref des souris "spéciales". Mais dans ces tests, les chercheurs ont noté une "efficacité". On est cependant encore très loin d'une expérimentation chez l'homme », rajoutait ce spécialiste du virus Ebola. 

    Une administration avec des comprimés 
    Pourtant, malgré ce manque de données sur le produit, ce traitement expérimental est administré à l'infirmière de MSF contaminée en Afrique de l'Ouest. Celui-ci se prend sous forme de comprimés, « ce qui pourrait à l'avenir faciliter l'accès au traitement dans des zones aux infrastructures médicales restreintes », précisait ce chercheur. 
    Enfin, le groupe japonais qui le commercialise a indiqué il y a quelques jours avoir reçu des demandes de l’étranger et s’est dit « prêt à répondre aux demandes individuelles (de travailleurs médicaux) ». Un porte-parole avait assuré en août dernier disposer de « réserves suffisantes pour plus de 20 000 personnes. »

    Un essai français sur le Favipiravir en novembre en Guinée
    Par ailleurs, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient d'annoncer qu'il allait tester l'antiviral japonais Favipiravir (Avigan). L'essai thérapeutique devrait être mené à partir de début novembre sur une soixantaine de patients en Guinée, a indiqué le Pr Jean-François Delfraissy qui dirige l'Institut de microbiologie et des maladies infectieuses de l'Inserm, dans une interview publiée samedi dans le quotidien Le Monde.
    « Nous regarderons comment cette molécule est tolérée chez l'homme à forte dose, si elle a un effet sur la charge virale et sur la mortalité », a-t-il ajouté.

    (1) L’Institut de recherche pour le développement

    (2) Organisation Mondiale de la Santé

     

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