Atteintes physiques et sexuelles
Violences conjugales : les couples homosexuels durement frappés
La lutte contre les violences conjuguales est de plus en plus efficace. Mais un problème est encore peu connu: elles sont particulièrement importantes chez les couples homosexuels.
En France, une femme sur dix dit être victime de violences conjuguales. Une triste réalité, qui reste encore sous-estimée, car beaucoup d'entres elles ne vont jamais porter plainte. Cependant, si l'on s'intéresse de plus en plus à ce phénomène, les violences domestiques au sein des couples homosexuels restent, elles, encore taboues.
Peur de la stigmatisation
Pourtant, une étude de l'université de Northwestern, aux Etats-Unis, montre que 25 % à 75 % des couples de même sexe sont affectés par une forme de violence domestique. La violence est autant voire plus présente dans les couples homosexuels que dans les couples hétérosexuels.
Problème: les chiffres exacts restent vagues, car une grande majorité de victimes renoncent, encore plus que les femmes hétérosexuelles, à le faire savoir. Selon le Pr Richard Carrol, qui coordonne l'étude, les homosexuels auraient peur de vivre une stigmatisation supplémentaire s'ils venaient à dénoncer leurs partenaires. Le fait de faire partie d'une minorité sexuelle rendrait plus réticent à parler de violence, et notamment de violence au sein de son couple.
Les personnes victimes d'un partenaire de même sexe se sentent moins en confiance à l'heure de se rendre à la police, craignant d'y subir de nouvelles discriminations. De plus, certaines personnes se refusent à révéler ainsi publiquement leur orientation sexuelle.
Vers un meilleur accompagnement
L'étude de Richar Carrol et de son équipe montre cependant que les choses commencent à évoluer, à mesure que la discrimination à l'égard de homosexuels diminue. Ainsi, la part de victimes homosexuelles qui acceptent de rencontrer un psychologue ou un psychiatre pour discuter de ces problèmes de violences domestiques a augmenté significativement, au cours des dernières années.
Les chercheurs préconisent tout de même une meilleure formation du personnel médical qui soutient ces victimes. Rien de bien compliqué: ils devraient surtout être encouragés à accompagner et à conseiller les personnes homosexuelles, exactement de la même manière que les personnes hétérosexuelles.