Professions réglementées
Automédication : des pharmaciens proposent de délivrer le médicament le moins cher
Les pharmaciens restent mobilisés contre le projet de loi du gouvernement, même si les déclarations des ministres de la santé et de l’économie sont rassurantes.
Après Marisol Touraine, c’est au tour d’Emmanuel Macron de venir au secours des pharmaciens. « On ne va pas résoudre les problèmes des Français en sacrifiant les notaires ou les pharmaciens », a déclaré cette semaine le ministre de l’économie au micro d’Europe 1. « Les professions réglementées, c’est un tout petit bout de cette loi pour la croissance. Il ne faut pas raconter d’histoires. Je ne vais pas dire qu’on rendra 6 milliards de pouvoir d’achat aux Français, ce n’est pas vrai, c’est une illusion », a-t-il ajouté. Des propos rassurants, après ceux de la ministre de la Santé, qui s’était déclarée défavorable à la vente des médicaments sans ordonnance en grande surface.
Grève, pétition, et manif' à venir
Mais les pharmaciens restent mobilisés. Les trois syndicats et l’Ordre appellent à une journée de grève le mardi 30 septembre. L’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) demande de ne plus assurer de garde la nuit et le dimanche à partir du 25 septembre. Enfin, une pétition est proposée aux patients contre les médicaments en supermarché. Et Philippe Besset, vice-président de la la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) prévient que cette mobilisation sera de longue haleine, jusqu’à l’issue du processus d’élaboration de la loi, c’est à dire jusqu’au printemps 2015.
Parallèlement à ces actions, la FSPF proposent 20 mesures pour réformer la pharmacie d’officine. Elles couvrent 3 thèmes : l’automédication, le réseau des pharmacies, et le parcours de soins.
Ecoutez Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France : « Nous voulons développer le générique en automédication et proposer aux patients le médicament le moins cher de façon systématique »
Les ophtalmologues également concernés
Les pharmaciens ne sont pas les seuls professionnels de santé concernés par cette loi sur les professions réglementées. Le gouvernement pourrait bien autoriser certains opticiens à prescrire des lunettes. A l’heure actuelle, ils peuvent simplement renouveler une prescription pour une personne de plus de 16 ans, qui date de moins de 3 ans. L’objectif, désengorger les consultations des ophtalmologues et faire des économies avec une consultation moins chère. Avec la marche arrière du gouvernement, les opthalmologues espèrent que le projet sera abandonné, tandis que les opticiens souhaitent qu’il soit élargie à l’ensemble de leur profession et pas uniquement aux optométristes, comme cela semble prévu.